« Discutons et menons ensemble les actions pour sensibiliser les dirigeants et les populations sur la gouvernance, la redevabilité et la transparence fiscale au sein de nos communautés à travers la musique et le cinéma »
C’est sous ces mots que s’est ouvert à Bukavu, l’atelier d’engagement des parties prenantes au programme « renforcer l’intégrité en RDC » et au projet « Arts4Change » en particulier au Nord et Sud-Kivu de l’organisation « Accountability Lab » (AL RDC), ce mercredi 29 novembre 2023.
Lire aussi: Bukavu : Accountability Lab présente les résultats de la 1ère année du programme « renforcer l’intégrité en RDC » et lance la 2ème année
Selon Evariste Loketo Ours, Directeur pays de AL RDC, cette activité a tourné autour du rôle de la musique dans la promotion de la démocratie, la part de celle-ci au service du changement, les défis auxquels font face les parties prenantes, étatiques et non étatiques (artistes, producteurs, opérateurs cultuels ; etc.) pour la promotion de la culture au Sud-Kivu.
« Il s’agissait d’un atelier d’engagement des différentes parties prenantes dont des artistes musiciens, cinéastes, opérateurs culturels, promoteurs mais aussi des cadres publics concernés par la promotion de la culture, spécifiquement de la musique. Nous avions discuté ensemble pour ce qui est de la musique, le rôle de la musique dans le processus du changement et la responsabilité de chacun pour s’assurer réellement que la musique est une industrie, un service économique et un outil de changement pour avoir une perception consciente sur les défis du développement de la musique ainsi que la responsabilité de chacune des parties prenantes a pour la promotion de ce secteur spécifique », a-t-il dit.
Musique au service du Changement ?
La musique peut-elle être au service du changement ? Effectivement, a répondu Loketo Evariste.
La musique est un grand outil de changement et cela dans tous les secteurs de la vie publique et il est temps que chacun essaie d’assumer sa responsabilité pour mettre ensemble cet outil au service de sa considération et à l’utilité de l’intérêt commun.
« Nous allons y arriver d’abord en prenant conscience que la musique est un instrument du changement. Un produit commercialisable, un produit qui peut générer des revenus, en soutenant les acteurs engagés dans ce secteur, en les protégeant, en les formant, en les équipant, en donnant de la valeur à leur travail et cela à tous les niveaux. Nous pouvons y arriver de plus, qu’à la prise de conscience des artistes et par des partenaires à ce secteur, par des promoteurs du secteur de la culture principalement de la musique. En outre, par la conscience politique qui peut donner la place à la musique comme vecteur du changement. Aujourd’hui, nous sommes dans la période électorale, qu’est-ce qui est utilisé pour battre campagne ? N’est-ce pas que c’est de la musique ? Cela montre que la musique est un instrument même pour la promotion des valeurs démocratiques. Cela va aider à avoir les choix pour le prochain candidat à tous les niveaux des scrutins organisés en RDC », a-t-il laissé entendre.
D’énormes défis
Concernant les défis, après échanges entre les participants, il s’est avéré que les défis sont énormes et pas seulement du côté des artistes mais également du côté du gouvernement, des producteurs, des médias, etc.
Il s’agit par exemple de la déconsidération de la musique comme un secteur entrepreneuriat, l’environnement artistique (insuffisance de maisons de production, de vente des œuvres des artistes, maisons de formation, manque d’espaces pour des spectacles, …) ; environnement administratif, politique et juridique pour la question de la protection et promotion des œuvres des artistes ; la liberté d’expression pour les artistes engagés, etc.
Lire aussi: Sud-Kivu: «Accountability Lab» décore 5 meilleurs hommes et femme intègres de la province
Au cours cette activité, des propositions ont été formulées au regard de tous les défis à relever entre les parties prenantes qui permettront à la création d’un cadre de réflexion dans lequel sera discuté à fond des stratégies à mettre en place pour que les artistes chanter pour le changement (VOICE2REP).
« Celles-ci vont aider à la création d’un espace de réflexion ou au soutien de certains des espaces de réflexion mais surtout la création d’un espace qui pourra incorporer tous les acteurs non seulement les artistes et le gouvernement mais aussi les acteurs privés comme gouvernementaux, organisations de la société civile pour d’avantage réfléchir et avoir des bonnes politiques et des solutions à proposer spécifiquement à chacun des problèmes. Nous tiendrons à collaborer avec ces parties prenantes pour voir comment assainir ce secteur et le mettre au service du changement dans tous les secteurs de la vie à la fois des artistes et des citoyens », a indiqué, le Directeur Pays de « Accountability Lab » (AL RDC), Loketo Evariste Ours.
Les Attentes des artistes
Les artistes de leur part, ont salué l’organisation de cet atelier qui leur a permis d’être outillés sur le rôle de la musique dans la promotion de la démocratie et comment celle-ci est un élément générateur des revenus si on y met du sérieux.
Ces artistes attentent de la part des autorités de mettre fin aux tracasseries fiscales et aux multiples taxations contre les artistes, producteurs, opérateurs musicaux ; l’exonération des artistes liés aux taxes et impôts pour les encourager également comme des entrepreneurs ; le soutien de tous les services étatiques ainsi que la prise de conscience en vue de transformer la musique à un outil de changement.
Lire aussi: RDC: «Accountability Lab» rend public le Top 5 des icones de l’intégrité au Sud-Kivu
De son côté, les représentants étatiques ont demandé aux artistes de se constituer en structures reconnues par l’Etat pour bénéficier du soutien de l’Etat via l’ANADEC, le Fonds pour la Promotion culturelle, etc.
Signalons que les parties prenantes à cet atelier ont signé un acte d’engagement d’accompagner AL RDC dans ses différents programmes et projets visant la promotion de la démocratie, la redevabilité, le changement, etc.
Pour ce qui est de la Bourse du Cinéma pour la Redevabilité, organisée par Accountability Lab (AL RDC), déjà pour ces 3 éditions, 14 jeunes ont été formés et 12 films réalisés. Et pour le concours « Voice To Represent » (Voice2Rep), pour la première édition, trois (3) jeunes sont formés et trois (3) chansons produites.
Les appels à candidatures pour le concours « Voice2Rep » et la Bourse du Cinéma pour la Redevabilité sont déjà lancés et se clôturent le 10 Décembre 2023.
Un commentaire
Pingback: Bukavu : « Accountability Lab » RDC présente ses 3 boursiers et leurs œuvres de la 1ère édition de « Voice To Represent » - La Prunelle RDC