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L’arrivée des troupes de l’armée burundaise a semé la confusion au sein de la population, le week-end dernier à Luhwindja, dans le territoire de Mwenga au Sud-Kivu. Environ 48 soldats « lourdement armés » sont arrivés tôt le matin de samedi 11 février dans cette partie de la province du Sud-Kivu.

Selon les informations de la Radio communautaire de Luhwindja, ces derniers, en tenue militaire burundaise, parlaient bien les langues locales de l’Est de la RDC.

«Ces militaires sont venus du Burundi passant par les hauts plateaux, via la colline de Ntondo, dans la chefferie de Burhinyi, avant de s’installer à Bugumya, un centre commercial situé à Luchiga, à quelques mètres de l’usine de la société minière Twangiza Mining/Banro Corporation dans la chefferie de Luhwindja,» affirme un habitant de la place.

Aussitôt arrivée à Bugumya dans le groupement Luchiga, ces militaires burundais ont échangé avec certains cadres de base sur place, et leurs ont avoués qu’ils sont là pour la « sécurité » de la population. Cette partie du territoire de Mwenga connait pourtant une accalmie depuis quelques années, et aucun groupe armé local n’y est particulièrement actif. 

Contacté, le Ministre provincial de l’intérieur et affaires coutumière, Théophile Kiluwe a affirmé que le Gouvernement provincial est au informé de ce déploiement. Il a demandé à la population de Luhwindja et ses environs de rester calme, et vaquer librement à leurs activités.

Ce déploiement intervient alors que les forces vives du Nord-Kivu et du Sud-Kivu notamment, continuent de manifester pour exiger le départ des troupes de la force régionale, pour leur « silence » face aux rebelles du M23 qui multiplient les exactions et renforcent leurs positions dans les territoires du Nord-Kivu.

C’est à l’issue du sommet du 21 avril 2022, que les chefs d’État de la Communauté d’Afrique de l’Est (EAC) avaient décidé de déployer une force régionale dans l’est de la RDC. Dans une entente bilatérale avec la RDC, le Burundi a déjà déployé un contingent dans la province du Sud-Kivu depuis le 15 août 2022 pour « traquer » les groupes armés actifs dans cette province. Les forces burundaises ont déjà mené des opérations conjointes avec l’armée congolaise dans les territoires d’Uvira et Fizi.

Le Rwanda n’a pas été autorisé à déployer des troupes en RDC. La Tanzanie semble avoir renoncé d’en faire partie pour le moment tout en maintenant son contingent de la brigade d’intervention de la Monusco. Le Kenya a officiellement démarré le déploiement de son contingent à Goma dans la province du Nord-Kivu, le 13 novembre 2022.

Seul le Soudan du Sud manque encore à l’appel parmi les contingents annoncés. Mais bien qu’aucune date précise du déploiement n’ait été annoncée pour le moment, le contingent sud-soudanais serait déjà positionné le long de la frontière congolaise depuis fin décembre 2022.

Dans le cadre de la mise en œuvre de la feuille de route de Luanda, les militaires kényans qui ont été déployés à Kibumba, ont créé une sorte de zone tampon entre M23 et les FARDC. Ce que dénoncent plusieurs acteurs sociaux, qui estiment que ces troupes devraient plutôt combattre ces rebelles, suite à leur refus de se conformer aux résolutions du Mini-Sommet de Luanda, qui leur avait accordé jusqu’au 15 janvier pour se retirer de toutes les zones qu’ils occupent en territoires de Rutshuru et Nyiragongo au Nord-Kivu.

Museza Cikuru

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