C’est officiel : L’Église néo-apostolique accepte désormais que les femmes soient ordonnées dans un ministère spirituel. Le Président international de l’Église, Apôtre patriarche Jean Luc Schneider, l’a annoncé ce mardi 20 septembre 2022, dans une allocution vidéo diffusée dans le monde entier.
Au cours de ladite allocution, l’apôtre-patriarche a indiqué que « les femmes peuvent être investies d’un pouvoir ministériel en raison de l’égalité des sexes et de l’égale dignité entre les sexes. »
Selon lui, cela concerne tous les niveaux ministériels : diacre, prêtre et apôtre.
Compte tenu des différences culturelles à l’échelle mondiale, le responsable de l’église Néo-Apostolique a indiqué que ce mandat ministériel sera confié « partout où il sera accepté par la société et la communauté. »
« C’est une réflexion globale sur le ministère du point de vue de la foi qui nous a conduits à cette décision. Le processus avait commencé en 2014 avec des questions telles que : Qu’est-ce qu’un ministère ? Que se passe-t-il lors de l’ordination ? Et comment les fonctions dirigeantes sont-elles structurées ? L’organe de décision suprême de l’Église a mis en vigueur les dispositions correspondantes à la Pentecôte 2019. Après le « quoi » et le « comment », le débat a porté sur le « qui ». Traditionnellement, l’Église néo-apostolique n’ordonne que des hommes. Pour cela, il manquait toutefois une justification doctrinale, » affirme-t-il.
Pour Jean Luc Schneider, seule une évaluation appropriée du texte biblique peut fournir la réponse à cette question théologique.
«Les hommes doivent et peuvent recevoir le salut indépendamment de leur sexe. Or, cela ne signifie-t-il pas aussi que les hommes peuvent transmettre le salut par la parole et les sacrements, également indépendamment de leur sexe ? Nous trouvons la réponse chez l’apôtre Paul, dans l’épître aux Galates :» Il n’y a plus ni Juif ni Grec, il n’y a plus ni esclave ni libre ». Et c’est maintenant que cela devient intéressant : « il n’y a plus ni homme ni femme ; car tous vous êtes un en Jésus-Christ. » La parole et les sacrements, l’Église et le ministère, tout est centré sur Christ. Et en Christ, il n’y a ni homme ni femme, mais seulement l’être humain,» note-t-il.
Dans son allocution vidéo, l’apôtre-patriarche a cité les résultats de l’étude biblique approfondie qui a été effectuée, 160 ans après la création de l’église :
« L’homme et la femme ont été créés à l’image de Dieu, avec une valeur et une dignité égales, et sont responsables de la même manière.-Ni les paroles ni les actes de Jésus ne fournissent de raison claire pour aller à l’encontre de cette volonté de Dieu en matière de Création.-Les déclarations isolées de rejet dans les épîtres néo-testamentaires concernant la participation active des femmes au cours du service divin et au sein de la communauté n’ont pas constitué un motif suffisant pour justifier l’exclusion des femmes du ministère.-Il incombe maintenant à l’apostolat de prendre une décision pour l’avenir de l’Église. Lors de l’assemblée des apôtres de district, nous avons discuté de toutes les questions de manière approfondie et vraiment intensive, et nous avons discuté des réponses avec tous les apôtres,» a-t-il expliqué.
Ces règles portant sur l’ordination des femmes entreront en vigueur le 1er janvier 2023.
Le président international de l’ENA indique tout de même que cela ne signifie pas que des femmes doivent être ordonnées immédiatement partout. » Car dit-il, « Il en va de même pour les hommes et les femmes : c’est Dieu qui appelle à la fonction, pas l’homme. »
Ainsi, il interdit d’introduire automatiquement un système de quotas. « C’est la volonté de Dieu qui est déterminante, pas la volonté humaine. »
L’apôtre-patriarche Jean-Luc Schneider, Président international de l’Église néo-apostolique a dit être conscient que cette décision marque une transition importante dans la tradition de l’Église. »
Et d’ajouter : « Je suis également conscient que vous avez maintenant encore beaucoup de questions. Nous répondrons à toutes les questions : dans nos médias, lors de formations ou dans des dialogues ».
Pour rappel, l’Église néo-apostolique est une communauté de dimension mondiale. En 2022, elle compte près de 10 millions de membres répartis dans près de 200 pays du monde. Plus de 57.000 chapelles sont dirigées par environ 204.000 ministres ordonnés, parmi eux 142.000 ministres sacerdotaux, 99 000 diacres, et 337 apôtres.
Un commentaire
Pingback: Ordination des femmes et homosexualité : Comprendre la division au sein de l’église Néo-Apostolique - La PrunelleRDC