Intervenons-nous

Le Secrétaire Général de l’Organisation des Nations-Unies, António Guterres a réagi ce dimanche 18 septembre à la présence des rebelles du M23 au Nord-Kivu, dans l’Est de la RDC. Dans une interview accordée à France 24 et RFI, António Guterres a précisé que les casques bleus de la Monusco ne sont pas capables de combattre la rébellion du M23, qui selon lui, fonctionne désormais comme une armée « moderne ».

Celui-ci dit être conscient que les populations veulent que la mission onusienne soit capable de battre les mouvements rebelles qui les attaquent.

Mais pour lui, c’est « impossible » qu’une force qui a été créée pour le maintien de la paix puisse résoudre des problèmes quand il y a maintenant des forces militaires « extrêmement bien armées ».

«Il y a un programme de réduction progressive de la force qui est accordée avec le gouvernement. Mais parlons franchement : les populations ont le désir et la perspective que les forces onusiennes soient capables de battre les mouvements qui les attaquent et de leur garantir la protection. Mais on est dans une situation extrêmement difficile. Le M23 a été comme vous le savez la raison de ces dernières manifestations, le fait que les Nations-Unies ne sont pas capables de battre le M23. La vérité, c’est que le M23 aujourd’hui est une armée moderne, avec des équipements lourds qui sont plus perfectionnés que les équipements de la Monusco,» a indiqué António Guterres.

Pour trouver la paix à l’Est de la République Démocratique du Congo, le Secrétaire général de l’ONU souhaite une discussion entre la RDC, le Rwanda et l’Ouganda. A l’en croire, ces trois pays devraient coopérer pour trouver une issue.

« Ce qu’il faut, à mon avis, l’essentiel c’est de trouver une discussion sérieuse entre le Congo, le Rwanda et l’Ouganda pour qu’on puisse avoir une perspective conjointe pour éviter cette permanente situation qui nous fait toujours, quand on a un progrès, revenir en arrière. Il faut que ces pays se comprennent mutuellement et il faut que ces pays coopèrent effectivement pour la sécurité de l’Est du Congo et aussi pour les garanties de sécurité, il ne faut pas l’oublier, du Rwanda et de l’Ouganda« , souhaite-t-il.

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En outre, António Guterres se dit favorable à ce qu’il y ait des forces d’imposition de la paix et de lutte anti-terroriste sous l’égide de l’Union Africaine, et financées par les contributions obligatoires du système des Nations-Unies.

«C’est un problème général sur le futur des opérations de maintien de la paix. Les opérations de maintien de la paix étaient faites pour maintenir la paix. Mais maintenant, elles opèrent dans des situations où la paix n’existe pas. Et c’est une réflexion essentielle. Nous avons fait un certain nombre de réformes pour améliorer la capacité, pour améliorer leur sécurité. Mais la vérité, c’est qu’il nous faut une réflexion profonde sur le futur du maintien de la paix dans des situations comme celles-là. Et moi, je suis entièrement favorable à ce qu’il y ait des forces d’imposition de la paix et de lutte anti-terroriste, des forces africaines d’imposition de la paix et de lutte anti-terroriste, menées sous l’égide de l’Union africaine et financées par les contributions obligatoires du système des Nations unies, comme les forces de maintien de la paix,» a-t-il indiqué.

«Sans des forces africaines robustes d’imposition de la paix », le Secrétaire général de l’ONU pense qu’on ira « nulle part ».

Magloire Tsongo depuis Goma

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