Près de 800 enfants ont été séparés de leurs familles, à la suite de la résurgence des affrontements dans le territoire du Rutshuru au Nord-Kivu, selon le Comité International de la Croix-Rouge (CICR).
Dans un communiqué de presse rendu public ce jeudi 23 juin 2022, le CICR dit être préoccupé par la situation de nombreuses personnes qui demeurent sans nouvelles de leurs proches, qui sont portés disparus à la suite de ces combats.
«A ce jour, les équipes de la Croix-Rouge basées en Ouganda et en RDC indiquent que près de 800 enfants sont séparés de leurs familles à la suite du regain de violence dans le territoire du Rutshuru,» déplore Roman Machover, responsable des programmes et prévention pour le CICR en RDC.
Depuis le 28 mars 2022, les affrontements entre les Forces armées de la RDC (FARDC) et le M23 ont entrainé d’importants déplacements de populations aussi bien en RDC que vers les pays limitrophes, notamment l’Ouganda.
Selon les agences humanitaires au Nord-Kivu, environ 1.000 familles se sont déplacées à l’intérieur du pays vers Kabindi, Rugabo et Rutshuru-centre, alors que 4.000 autres ont trouvé refuge en Ouganda.
Les combats ont suscité un vent de panique et les familles se sont dispersées alors qu’elles tentaient de fuir. «La situation est particulièrement tragique pour les enfants, les personnes âgées, les personnes en situation de handicap et les malades,» explique Pamela Ongoma, responsable du programme de rétablissement des liens familiaux du CICR en RDC.
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Le CICR et la Croix-Rouge de la RDC ont mis en place un dispositif de réponse qui permet d’offrir des appels téléphoniques gratuits aux personnes déplacées et séparées de leurs proches. Les volontaires de la Croix-Rouge ont dû faire preuve d’agilité pour poursuivre leur travail car eux aussi ont été déplacés à cause des affrontements.
En Ouganda, ils sont aussi plusieurs milliers de réfugiés à rechercher leurs proches restés au Congo ou dans d’autres camps de réfugiés comme celui de Nakivalé, Kyaka ou Rwamwanja. Depuis le début de la crise, une vingtaine de collaborateurs de la Croix-Rouge ougandaise et du CICR ont été mobilisés afin de les aider à trouver des réponses.
Depuis mars, plus de 4088 appels gratuits ont ainsi pu être émis par les réfugiés pour 2210 appels positifs, tandis que 155 enfants non-accompagnés ont pu être réunifiés avec leurs parents.
Le CICR déplore cependant le fait que la situation sécuritaire volatile dans la région ne facilite pas les recherches et les réunifications familiales. L’accès dans les zones d’origine des déplacés est risqué et les familles sont en constant déplacement.
«Dès que la situation sécuritaire le permettra, le CICR pourra envoyer ses équipes dans les zones de Rutshuru où les personnes recherchées pourraient se trouver,» rassure Pamela Ongoma.
Actuellement, la délégation du CICR en RD Congo et en Ouganda travaillent en étroite collaboration avec les sociétés nationales de la Croix-Rouge des deux pays qui jouent un rôle clé dans le rétablissement des liens familiaux.
Museza Cikuru