Intervenons-nous

Des femmes exerçant le petit commerce transfrontalier, réunies au sein des Associations Villageoises d’Epargnes et de Crédits (AVEC), et accompagnées par Célébrons le Courage de la Femme (CCF) ont rencontré le Chef de la division provinciale du Commerce extérieur au Sud-Kivu, ce mardi 29 mars 2022 à Bukavu.

Dans leur entretien avec Corneille Munkamba, celles-ci ont exposé les différentes difficultés auxquelles elles font face dans l’exercice de leur métier, surtout en ce qui concerne l’importation et l’approvisionnement de la ville en produits commerciaux provenant des pays voisins.

Ces femmes petites commerçantes transfrontalières expliquent que lors qu’elles se rendent dans des pays voisins pour l’importation des produits, elles font face à des « tracasseries » des services transfrontaliers, qui  leurs infligent des taxes qu’elles ne sont pas en mesure de payer.

Pour elles, cette situation fait à ce que certains produits, une fois achetés dans les pays voisins, arrivent aux marchés de la province dans un « mauvais état » pour avoir trainé dans des dépôts, avec comme conséquences, la perte des capitaux.

Elles ont également évoqué la figure de vente des produits par les membres du système de groupage à des prix élevés, au détriment des femmes gagne-petit, exerçant le commerce transfrontalier à petite échelle, et réunies au sein des AVEC.   Autre problème soulevé par ces femmes, c’est la « mauvaise collaboration » entre les membres du système de groupage et les femmes qui n’en sont pas membres. Ce qui pour elles, pourrait devenir à la longue une source de conflits.

Tout en saluant la  stratégie de groupage des femmes exerçant le petit commerce transfrontalier pour un bon contrôle, CCF et les femmes présentes dans ces assises ont formulé quelques recommandations pour que leur situation soit définitivement décantée. C’est entre autres, renforcer le suivi des membres de tous les systèmes de groupage, afin de permettre à tous et à chaque femme exerçant le petit commerce de jouir de son droit d’exercer dignement ses activités.

Mais aussi l’implication active du chef de division du commerce extérieur pour la fixation de prix des marchandises, en fonction des prix d’approvisionnement. Elles ont demandé la prise en compte du pouvoir d’achat des femmes gagne-petit, afin de réduire des cas d’approvisionnement frauduleux ou par des canaux d’approvisionnement illicites.

Le Chef de division du Commerce extérieur au Sud-Kivu a félicité CFF et ces femmes petites commerçantes pour l’approche. Il a promis de s’impliquer pour que leurs désidératas trouvent gain de cause.

Par ailleurs, Munkamba Corneille a encouragé les femmes exerçant le petit commerce transfrontalier à intégrer les associations reconnues légalement, pour continuer à exercer sans difficultés et avec l’accompagnement des services étatiques.

Il sied  de noter que cette rencontre entre CCF, les femmes exerçant le petit commerce transfrontalier et la Division provinciale du Commerce extérieur, s’inscrit dans le cadre du Projet de Cohésion sociale et de prise en charge de la santé mentale et soutien psychosocial des femmes exerçant le petit commerce transfrontalier à la frontière Ruzizi 2, dans la province du Sud-Kivu. Ce projet exécuté par CCF, bénéficie de l’appui financier de l’Organisation Internationale pour les Migrations (OIM).

Bertin Bulonza

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