Intervenons-nous

La Société Civile de Cahi réclame dix jeunes parmi les personnes présentées à la Presse comme assaillants après l’arrestation d’au moins 36 personnes dans la ville de Bukavu.

En effet, dans l’après-midi de ce mercredi après la publication de plusieurs vidéos et photos par la Cellule de communication du Gouverneur, les acteurs de la Société civile ont alerté sur des arrestations « arbitraires » de dix jeunes du quartier Cahi par les forces de défense et de sécurité et présentés à la presse comme des assaillants faisant partie de ceux qui ont attaqué Bukavu toute la nuit de ce mardi 2 au mercredi 3 novembre.

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Parmi ces jeunes, figurent 7 membres de la famille de Elisha, mort par balle perdue vers « Camp Régie » au Quartier Cahi dans la commune de Bagira.

Selon les informations parvenues à LaPrunelleRDC.info, ces jeunes arrêtés, accompagnaient le corps de la victime à la morgue de l’Hôpital Général de Référence de Bukavu vers 9 heures après les altercations entre miliciens et FARDC.

« Parmi les personnes présentées par le Gouverneur, il y a dix habitants du quartier Chai. Parmi eux, il y a des ferrailleurs, des petits commerçants, des taximen et même un enseignant que nous venons de voir sur des vidéos, des présumés bandits qui ont été présentés par le Gouverneur comme des personnes qui ont insécurisé la ville de Bukavu. Nous demandons au Gouverneur et aux FARDC de relâcher ces personnes qui accompagnaient les corps de leur frère à la morgue dans l’ambulance du Centre Hospitalier de Cahi. Nous déplorons ce que vient de faire le Gouverneur. Présenter des gens comme assaillants alors qu’ils sont victimes, c’est injuste. Nous connaissons ces gens, leurs familles, leur travail et leurs avenues », explique Shukuru Lwekya, Président de la Société Civile de Cahi.

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Cette information est confirmée par l’ambulancier du Centre Hospitalier de Cahi qui a été arrêté à la 33ème région militaire pendant plusieurs heures et relâché après pour reconduire le corps à la morgue.

« Je suis passé pour la première fois, vers 8 heures quand je transportais les blessés à l’Hôpital Général de Référence de Bukavu. A mon retour, on m’a demandé d’amener le corps d’un jeune qui est mort par balle perdue à la morgue avec ses frères. Arrivé vers le rondpoint Major Vangu, des militaires m’ont arrêté. Ils nous ont ravi de l’argent, des téléphones et nous ont frappé avant de nous amener à la 33ème région pour nous incarcérer. Un temps après j’ai vu un camion venir qui les a transportés vers Labotte. Moi j’ai été libéré grâce à un Général de l’armée qui m’a confié deux autres corps que j’ai conduit à la morgue de l’Hôpital Général avant d’être relâché », affirme-t-il.

Celui-ci précise que ces militaires lui ont soutiré ses 40 mille francs Congolais et deux téléphones portables.

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Notons que vers midi, du mercredi 3 Novembre 2021, le Gouverneur de province a présenté à la presse 36 personnes arrêtées par les forces de sécurité comme des assaillants qui ont fait incursion dans la ville de Bukavu. 14 armes AK47 ont également été présentées.

Mais depuis, les acteurs de la Société Civile contestent ce bilan. Nombreux notent que plusieurs personnes présentées sont des enfants de la rue de Bukavu, des personnes qui se sont trouvées au mauvais endroit à un mauvais moment.

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En attendant que l’autorité publique clarifie la situation, la Société Civile demande, elle, que les jeunes du Quartier Cahi, qui ne font pas partie des assaillants armés soient relâchés pour pleurer les leurs tués dans ces affrontements armés.

Jean-Luc M.

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2 commentaires

  1. Justin Burakali Bayongwa on

    Ô lala! J’exprime de prime à bord mes sentiments de condoléances aux compatriotes victimes de ces atrocités et fustige des exactions commises.
    Je pense que nous n’avons pas de bons communicateurs au sein de nos institutions publiques. La précaution c’est de vérifier et revérifier plusieurs fois l’information à notre portée, qu’elle soit vraiment confirmée avant sa communication.
    Imaginez-vous quelle haine l’autorité publique vient de semer dans la communauté par là, quelle honte, quelle humiliation viennent de subir mes compatriotes arbitrairement arrêtés et médiatisés.
    Il ne suffit enfin pas de les libérer, mais il faut les indemniser et appliquer des mesures efficaces de leur insertion sociale après perte d’honneur et de dignité humaine.

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