30 octobre 1996-30 octobre 2021, vingt-cinq ans, jour pour jour, se sont écoulés depuis les massacres des civils dans plusieurs coins du territoire de Rutshuru. Ce samedi, le comité territorial de l’association culturelle Igisenge-Hutu, section Rutshuru, a organisé des visites de quelques fosses communes non loin de l’école primaire Kabemba ou encore de l’Hôpital militaire de Rutshuru. Question de tenter d’immortaliser les victimes de ces massacres.
Mercredi 30 octobre 1996, comme ce samedi, commençaient des massacres des civils en territoire de Rutshuru, se souvient encore Laurent Banyanga, un conseiller au comité territorial de Igisenge-Hutu, qui a perdu près de 20 proches lors des tueries de masse.
«C’était un mercredi, 30 octobre, on avait annoncé une réunion au cours de laquelle on présenterait aux habitants leurs nouveaux chefs avant qu’ils ne regagnent leurs maisons. Pourtant, ils avaient déjà leurs plans de tueries. Ils avaient préparé des cordes pour lier les personnes et des grandes maisons pour les rassembler. Les uns ont été placés au stade, à la prison et d’autres dans les maisons et chercher des fosses dans lesquels ont tueraient les personnes. Et autour de 19 heures, ils avaient commencé à lier les habitants et à les acheminer pour les tuer deux à deux, jusqu’au petit matin » raconte Laurent Banyanga sans citer les bourreaux.
Pour lui, comme d’ailleurs nombreux autres membres du comité territorial de l’association Culturelle Igisenge-Hutu, il y a de bonnes raisons de commémorer cette journée.
La commémoration a commencé par un culte d’action de grâce à la paroisse Catholique Saint Aloys de Rutshuru. S’en est suivie une procession jusqu’à Kiringa où des gerbes de fleurs et des bougies allumées ont été symboliquement déposés au niveau de trois fosses communes en mémoire des victimes.
Rutshuru : des champs et parcelles des habitants sécurisés à Bwisha https://t.co/2bXvBignb7 https://t.co/OYlfIhTA8W
— LAPRUNELLERDC.CD (@laprunellerdc) October 29, 2021
Pour le président de l’association culturelle Igisenge-Hutu, section de Rutshuru, Papias Segihobe, en commémorant cette journée, la communauté Hutu de Rutshuru voudrait arriver à la construction d’un mémorial pour dire plus jamais ca et crier justice.
«Depuis ces tueries sauvages, il a fallu qu’à l’occasion de ce jubilé d’argent, nous pensions à initier la construction d’un mémorial pour remémorer nos frères et sœurs qui nous ont précéder. Symboliquement, nous avons visité trois fosses communes. Toute la communauté représentée par l’association culturelle Igisenge-Hutu, section Rutshuru, va continuer de réfléchir sur ce qui doit être fait pour que chacun soit réconforté. Et parmi ces actions, c’est demander à la justice de bien faire son travail pour que ceci ne se répète plus jamais » a expliqué Papias Segihobe.
Vingt-cinq plus tard, on ignore encore le nombre exact des victimes de ces massacres qui ont été commis dans plusieurs groupements des chefferies de Bwisha et de Bwito, en territoire de Rutshuru, indique Laurent Banyanga.
Faustin Tawite, depuis Rutshuru