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« La République de Kalambo » ; c’est le nom du pays fictif choisi par les étudiants de l’Université Catholique de Bukavu (UCB) à travers la Faculté de Droit pour parler de la nécessité d’instaurer un Tribunal Pénal International pour juger les crimes graves commis dans ce pays.

En fait, il s’agit d’un procès fictif organisé dans la grande salle du Collège Alfajiri de Bukavu et qui vise à soutenir les voix qui demandent que les recommandations du rapport Mapping de l’ONU sur les crimes graves en RDC soient mises en œuvre.

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Comme dans un Tribunal réel, ces étudiants ont dans un procès fictif, mis en scène un Tribunal International pour juger des crimes commis par les groupes armés et les forces armées de la « République de Kalambo ».  Des crimes contenus dans le « Rapport Campedium Law, effet Mapping ».

On voit par exemple le Procureur de la République peindre des drames inimaginables commis par les bourreaux. Meurtres à grande échelle, viols massifs, assassinats ciblés, incendies des villages, pillages des ressources. En bref, l’exemple parfait des crimes décrits dans le rapport mapping de l’Onu sur la RDC en seulement dix ans.

La partie civile n’a pas oublié de demander justice pour toutes les enfants victimes des viols et qui n’ont pas su survivre après cette cruauté.

Le réquisitoire est sévère pour le Ministère public qui demande que non seulement les bourreaux soient condamnés à plusieurs années de Servitude Pénale Principale mais également au paiement d’amendes pour réparation en faveur de toutes les victimes.

La partie défenderesse a, à son tour et comme trop souvent, balayé d’un revers de la main toutes les accusations.

Une interpellation

A travers cette action d’un Tribunal fictif, ces jeunes étudiants disent interpeller l’opinion tant nationale qu’internationale sur la création d’un Tribunal international pour juger les crimes répertoriés dans le Mapport Mapping publié par les Nations Unies depuis 2010.

Ces étudiants croient à la création d’un Tribunal réel pour que les auteurs de ce crimes odieux commis en RDC puissent être punis.

Pour ces jeunes, la justice n’est pas une utopie.

« Nous voudrions qu’à travers ce tribunal fictif, les autorités puissent s’impliquer un peu plus dans l’aboutissement du projet de la création d’un Tribunal Pénal International. Nous voudrions aussi que les autorités viennent en aide aux victimes des crimes répertoriés dans le rapport Mapping pour leur réinsertion économique et sociale. Nous voudrions rappeler à la face du monde que la justice Congolaises n’est pas une utopie et elle est plus forte. Nous croyons que les victimes consignées dans le Rapport Mapping accèderont à cette justice. Nous ne savons pas c’est quand ou c’est comment mais c’est à travers ces petites actions, ces petites pierres que nous pouvons construire un édifice solide », dit David Furume, délégué Facultaire en Droit.

Peut-être pour un tribunal réel

Les participants à ce procès fictif pensent que cela est un bel exemple que devrait suivre l’État Congolais et que toute la population devrait désormais s’approprier cette lutte.

« Sincèrement j’ai été surpris par la démarche de ces jeunes qui ont pris l’histoire de leur pays à bras le corps et ont voulu donné une certaine physionomie de ce qui ressemblerait au Tribunal Pénal International pour le Congo. D’aucun pense que ce tribunal est impossible mais les jeunes viennent de nous montrer que c’est possible et que le faits vécus sont têtus et ils restent qu’il y ait une petite dose d’acceptation, de bonne volonté et d’accompagnement pour que ce tribunal soit réel », pense Roger Buhendwa, acteur de la Société Civile.

L’Humoriste Joyeux Bin Kabodjo, pense que ces jeunes peuvent révolutionner tout un pays à travers ce tribunal fictif organisé d’une manière culturelle.

« C’est une belle façon pour ces jeunes de s’approprier cette lutte. Parler du Rapport Mapping aujourd’hui d’une manière culturelle sous forme d’un théâtre peut conscientiser toute la population », pense cet artiste de Bukavu.

Lire aussi: Plaidoyer pour le Rapport Mapping: Mukwege face aux députés provinciaux du Sud-Kivu  ce vendredi

En tout cas une soirée réussie pour un procès fictif qui promet de nous donner le verdict du tribunal dans une autre séance. Une belle manière de rappeler que malgré le temps, les générations des populations victimes des atrocités doivent continuer à demander justice !

Jean-Luc M.

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