Intervenons-nous

    Journaliste, dessinateur-Caricaturiste congolais, Yves Kulondwa « Kayene » a été retrouvé mort dans sa maison au Rwanda le week-end dernier. En République démocratique du Congo comme dans le monde, les hommages se multiplient. A Bruxelles comme à La Haye, Yves a marqué les esprits par son talent. C’est à l’exemple de Pierre Martinot de l’Académie de Recherche et d’Enseignement Supérieur (ARES) en Belgique.  Il rend hommage à une personne « d’une rare bienveillance, d’une rare humilité et doté d’un talent fou ».

    Comme nombreux, c’est avec surprise que l’Académie de Recherche et d’Enseignement Supérieur (ARES) en Belgique a appris le décès au Rwanda, dans des circonstances non encore élucidées, de Yves Kulondwa (Kayene), célèbre journaliste, dessinateur-caricaturiste congolais. Talentueux, Yves Kayene était aussi une personne qu’on ne pouvait ne pas aimer.

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    Personne sympathique, la personnalité de Yves était appréciée à ARES.  Ce qui a poussé l’institution à faire appel à lui à plusieurs reprises dans des événements importants.

    Par exemple, témoigne Pierre Martinot, en novembre 2019, il avait illustré une des conférences sur le genre de l’enseignement supérieur à ARES.

    La même année, il participe également à un événement annuel qui rassemble des boursières et des boursiers qui viennent du monde entier en Belgique pour se former au sein des établissements d’Enseignement Supérieur.

    « Mais la rencontre la plus impressionnante pour nous, reste certainement celle de l’année dernière. En effet en juillet 2023, Yves avait été identifié parmi des nombreuses personnes à travers le monde pour illustrer l’impact de la coopération académique sur le parcours personnel et professionnel de certains, et c’était lors de notre événement « Place de savoir », témoigne Pierre.

    « Personnalité très humble mais tellement rayonnante… »

    En effet, via le programme de mobilité internationale de l’ARES, Yves a eu l’occasion de se former à plusieurs reprises en Belgique au sein de l’IHECS, une école de journalisme réputée à Bruxelles.

    « Lors de notre événement l’année dernière, Yves avait pris la parole pour partager quelques mots sur son histoire. Il nous avait raconté son goût pour la caricature et ses premiers pas dans la presse congolaise au « Souverain Libre » et à « La Prunelle ».  Toute l’Assemblée avait été séduite par sa personnalité très humble mais tellement rayonnante. Mais aussi et surtout, nous avons été émerveillés par son talent de journaliste et de caricaturiste. D’un coup de crayon, Yves parvenait à dénoncer la marche folle du monde, ses inégalités sociales, ses dérives environnementales. Il parvenait à déconstruire les préjugés qui ne cessent de fragiliser les relations entre l’Afrique et la Belgique et entre l’Afrique et l’Europe. Kayene ne cessait de progresser, d’être connu et reconnu mettant à profit toutes les rencontres qu’il pouvait faire ici en Belgique ou ailleurs pour aller une étape plus loin, pour nous faire réfléchir toujours plus sur l’évolution de la société », dit-il à La Prunelle RDC.

    « Une personne d’une rare bienveillance, une rare humilité et dotée d’un talent fou »

    Comme Pierre, plusieurs de ses collègues à l’ARES étaient fiers de Yves Kayene. Fier de son travail, de son évolution et surtout de la place qu’il prenait dans le milieu de la presse en RDC et sur le plan international et cette place qu’il prenait dans tous les secteurs de la protection des droits humains.

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    « Aujourd’hui on voudrait adresser toutes nos pensées à sa famille. Lui dire que nous avons eu la chance de vivre des moments intenses avec Yves. Une personne d’une rare bienveillance, d’une rare humilité et dotée d’un talent fou », conclut Pierre Martinot.

    Pour rappel, Yves Kayene n’avait que 33 ans cette année. A Bukavu, il était l’image même de la caricature dans la presse.

    Ses nombreuses sorties en dehors de la RDC autour de la protection de l’environnement ont été un franc succès. De la Belgique en passant par l’Allemagne, les Pays-Bas et ailleurs, Yves savait accrocher son public par son engagement et son savoir-faire.

    Cette mort, dans des circonstances non encore élucidées, inquiète plusieurs congolais et surtout la corporation des journalistes, ses amis artistes et dessinateurs.

    Journaliste et artiste complet, Yves Kayene est parmi les rares de son genre à Bukavu. Il laisse un vide, un énorme vide dans la corporation et dans un Sud-Kivu qu’il voulait voir respectueux des droits et des différences de chacun. Un Sud-Kivu qu’il voulait paisible et cohésif.

    Jean-Luc M.

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