La section des Affaires politiques de la MONUSCO a organisé lundi 1er février 2022 une Conférence-Débat sur le leadership et la participation politique des femmes, dans la lutte contre les violences en province du Sud-Kivu.
Selon les organisateurs, l’objectif était de sensibiliser sur la question de la violence contre les femmes dans la province, mais aussi soutenir la participation des femmes à la politique pour défendre leurs droits. Les participants ont également réfléchi sur comment accroitre la visibilité des femmes, en les faisant participer aux débats politiques.
Des dizaines des femmes leaders, filles et hommes, ainsi que des cadres des partis politiques et autorités provinciales, ont pris part à cette conférence.
Le chef de Bureau de la Mission onusienne au Sud-Kivu et Maniema, Karna Soro qui a également pris part à ces assises, a insisté sur la nécessité de la mise en œuvre de la résolution 1325 des Nations Unies.
«Comme vous le savez, la province du Sud-Kivu est particulière puisque le gouvernement Congolais a pris un arrêté qui met en place un comité de pilotage de la mise en œuvre de la résolution 1325. C’est une opportunité politique qu’il faut exploiter mais elle n’est pas bien connue. Il est était très important pour la Monusco de remettre à l’ordre du jour cet arrêté de mise en œuvre de la résolution 1325, travailler avec les différents partenaires, réfléchir sur comment effectivement s’assurer de cette résolution au niveau local,» explique Karna Soro.
Les participants ont émis diverses opinions sur ce qui bloque la participation des femmes dans la politique. Les échanges ont tourné sur les différents types des violences qui affectent les femmes,ce qui bloque selon certains, leur participation dans la gestion de la chose publique en province du Sud-Kivu.
Pour d’autres, le blocage est le manque de volonté chez les hommes, des autorités morales des partis politiques qui doivent aligner chaque fois les femmes sur les listes des candidats, ou encore le manque de mentorat et de moyen pour les femmes.
La cheffe de la Division du genre famille et enfant, Jacqueline Ngengele qui a exposé sur les différents types des violences qui affectent les femmes au Sud-Kivu, a indiqué que la participation des femmes dans la politique évolue « positivement », mais d’une manière timide.
«On constate que la femme, au nom de la parité et de l’égalité des droits hommes-hommes, prend conscience de sa participation à la gestion de la chose publique surtout au niveau de des instances de prise des décisions où elle a été absente pendant des années,» estime Jacqueline Ngengele.
Celle-ci évoque un certain nombre de violences basés sur le genre, qui affectent la non-participation des femmes aux postes des décisions, soit dans les partis politiques ou ailleurs. Pour elle, le frein de l’évolution de la femme en province du Sud-Kivu en particulier reste « l’environnement » dans lequel elles vivent, et qui ne permet pas leur participation active dans les instances de prise des décisions.
«La femme du Sud-Kivu vit au jour le jour toutes ces formes des violences basées sur le genre et elles ne permettent pas à la femme de pouvoir évoluer. Prenons un exemple, quand une femme veut accéder aux postes de prise des décisions ou travailler quelque part, elle est déjà dans la boite, elle est parcellée par son chef, ça devient un problème, ça freine et ça peut décourager les autres femmes qui veulent postuler. Comme par exemple les partis politiques qui doivent aligner rien que les hommes et oublient les femmes, là ça devient un problème,» dit Jacqueline Ngengele.
La Cheffe de Division du Genre propose notamment d’investir dans l’éducation des jeunes filles et encourager la scolarisation, amener les femmes à adhérer dans les partis politiques comme cadres et non seulement comme des simples membres, mais aussi intensifier les activités de sensibilisation et de changement de comportement.
Selon elle, l’on devrait également améliorer les rapports entre les deux sexes en informant la communauté sur les droits des femmes, et enforcer les mécanismes de protection contre toutes les formes de violations des droits des femmes.
Différentes autorités locales ont pris part à cette Conférence-Débat, tenue dans la salle de conférence de l’hôtel Horizon. C’est notamment la Commissaire au Genre et famille Kinja Mwendaga, la Ministre provinciale de l’éducation Geneviève Mizumbi, le Ministre de l’urbanisme et Porte-parole du Gouvernement provincial Jérémie Basimane, le député provincial Bisimwa Batandi, le Secrétaire exécutif provincial de la CENI Gaudens Maheshe, ainsi que plusieurs autres personnalités.
Héritier Bashige M.