La composante « femme » du bureau de la société civile du Sud-Kivu a dénoncé, ce jeudi, l’ampleur des violences sexuelles dont sont victimes les femmes dans la province, exacerbées par le contexte des conflits armés. Depuis la reprise des hostilités le 20 janvier 2025, des viols massifs et d’autres violences sexuelles sont rapportés quotidiennement dans plusieurs territoires, notamment celui de Kabare.
Madame Anne Mushigo, l’une des modératrices de cette composante a fait part de ces préoccupations lors d’un point de presse. « Le corps des femmes est encore utilisé comme une arme de guerre, ce qui humilie et sème la terreur au sein des communautés », a-t-elle affirmé. Ces violences ont non seulement des conséquences humaines dramatiques, mais contribuent également à la propagation de maladies sexuellement transmissibles et à l’augmentation des déplacements des populations.
Le cas le plus récent mentionné par la composante « femme » concerne une jeune fille de 16 ans, fusillée le 10 février à Kashusha, en territoire de Kabare, après avoir refusé un acte sexuel imposé par des hommes armés. « Ces viols et violences sexuelles sont toujours accompagnés d’autres multiples violations des droits humains, laissant un traumatisme aigu dans le chef des victimes », a souligné madame Anne Mushigo, Vice-Modératrice de la Composante Femme.
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Les violences sexuelles sont souvent accompagnées de violences physiques et de violations des droits fondamentaux des femmes, y compris l’accès aux soins de santé. En conséquence, la composante « femme » de la société civile du Sud-Kivu appelle les autorités congolaises à prendre des mesures concrètes pour protéger les victimes et leur offrir un soutien psychologique, médical et juridique.
Les auteurs de ces atrocités sont principalement des combattants armés, souvent vêtus de tenues militaires. La société civile du Sud-Kivu déplore que les responsables des belligérants minimisent ces crimes, les considérant comme des « dommages collatéraux ». « Il est inacceptable que ces violences soient utilisées comme tactiques de guerre », a dénoncé la composante « femme ».
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Elle exige également que le gouvernement congolais prenne en charge les femmes et les enfants violés durant ce conflit. « Nous demandons que ces violences cessent immédiatement et que les auteurs de ces actes soient poursuivis en justice, car ces crimes sont imprescriptibles », a conclu la « Composante Femme » de la Société Civile du Sud-Kivu.
La composante « femme » appelle à un soutien immédiat et à une action de la communauté internationale pour mettre fin à ces violences systématiques, qui continuent de détruire des vies et des communautés entières au Sud-Kivu.
Brigitte Furaha