Le Secrétaire général ad intérim du ministère de l’Éducation nationale, Mathieu Mukenge Bakina, est convoqué ce mardi 15 juillet 2025 à 10h00 par le Procureur général près la Cour de cassation. Il est soupçonné de détournement des fonds alloués à la production des bulletins scolaires.
Cette convocation marque une prise en main judiciaire d’un dossier sensible, qui affecte depuis plusieurs années le fonctionnement du système éducatif congolais. En effet, de nombreux élèves à travers le pays ne reçoivent pas leurs bulletins scolaires définitifs, malgré le paiement des frais requis.
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Dans un communiqué transmis à la presse, le parquet indique vouloir faire toute la lumière sur la gestion de ces fonds, destinés à l’impression et la distribution des bulletins, mais qui auraient été détournés par des responsables au sein du ministère.
Le problème de non-remise des bulletins originaux persiste depuis plusieurs années sur l’ensemble du territoire national. Ces documents sont pourtant essentiels pour attester du passage ou de l’échec d’un élève en fin d’année scolaire.
Dans une interview accordée à La Prunelle RDC le 9 juillet 2025, Augustin Batandi, président de l’Association Nationale des Parents d’Élèves du Congo (ANAPECO) Sud-Kivu, a dénoncé une situation qui dure depuis cinq ans. Il affirme que malgré le paiement régulier des frais scolaires par les familles, les élèves ne reçoivent pas les documents requis, ce qui compromet leur inscription à l’étranger ou dans d’autres établissements.
Face à la polémique grandissante, le ministère de l’Éducation nationale et de la Nouvelle Citoyenneté a publié, le jeudi 10 juillet, un communiqué rassurant les parents : aucun frais supplémentaire ne sera exigé pour l’obtention des bulletins de l’année scolaire 2024-2025.
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Mais cette promesse officielle peine à convaincre, dans un contexte de méfiance croissante entre l’administration scolaire et les familles, et où la justice semble déterminée à aller jusqu’au bout.