Le Parti du Peuple pour la Reconstruction et la Démocratie (PPRD) a officiellement annoncé la reprise de ses activités politiques sur l’ensemble du territoire de la République Démocratique du Congo, après plusieurs semaines de suspension imposée par le gouvernement.
Dans un communiqué rendu public, le parti fondé par le Président honoraire et sénateur à vie Joseph Kabila Kabange dénonce une mesure « injuste et arbitraire » prise par le Vice-Premier Ministre, Ministre de l’Intérieur, de la Sécurité, de la Décentralisation et des Affaires coutumières, le 19 avril 2025, suspendant ses activités et ordonnant la saisie de ses biens.
« Face à l’injustice que consacrait cette décision manifestement illégale, le PPRD, guidé par les valeurs républicaines, a fait le choix de la non-violence en refusant d’accorder à certains l’occasion tant rêvée de passer à la confrontation », souligne le communiqué.
Le parti affirme avoir saisi les voies légales, introduisant un recours auprès de l’autorité ayant pris la décision. Cependant, il regrette que ce recours n’ait pas obtenu de réponse officielle, si ce n’est une déclaration médiatique du ministre, évoquant sa volonté de poursuivre ce que le parti qualifie de « plan de répression et de persécution » contre la famille politique et biologique de Joseph Kabila.
Le PPRD insiste sur le non-respect des délais légaux prévus par la loi. Il évoque notamment l’alinéa 1 de l’article 29 de la loi n° 04/002 du 15 mars 2004, selon lequel une décision de suspension ne peut excéder quinze (15) jours, sauf décision judiciaire contraire. Or, le parti fait remarquer que ce délai est désormais dépassé, sans qu’aucun tribunal n’ait validé la mesure.
« Dès lors, en vertu de l’alinéa 3 de l’article 29 de la loi précitée, le Bureau politique du PPRD prend acte du fait que la mesure injuste de suspension de ses activités, prise sur base de fausses accusations, est levée d’office », conclut le communiqué.
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Le PPRD rejette catégoriquement les accusations portées contre lui et affirme n’être ni un mouvement insurrectionnel, ni une milice, et ne saurait être complice d’un quelconque projet insurrectionnel.
Pour rappel, la décision de suspension, prise en avril par le gouvernement congolais, visait directement Joseph Kabila, accusé d’entretenir des liens avec les rebelles du M23/AFC, soutenus par le Rwanda et tenus pour responsables de l’agression en cours dans l’Est du pays. Cette décision s’était accompagnée d’une ordonnance de saisie des biens mobiliers et immobiliers du parti.