Intervenons-nous

Des organisations de jeunes et de femmes du Sud-Kivu saluent la décision du gouvernement congolais autorisant désormais l’admission des élèves enceintes dans les établissements scolaires sur l’ensemble du territoire national. Elles y voient une avancée importante pour les droits des filles et l’égalité des chances dans le système éducatif.

La mesure, annoncée lundi 14 juillet 2025 par le Secrétaire ad intérims du Ministre de l’Éducation nationale et de la Nouvelle Citoyenneté, vise à lutter contre les abandons scolaires liés aux grossesses précoces, un phénomène qui touche de nombreuses adolescentes à travers le pays.

Dans un entretien accordé à La Prunelle RDC ce mardi 15 juillet, plusieurs organisations féminines et de jeunesse ont exprimé leur satisfaction, tout en appelant à une mise en œuvre stricte et équitable de cette décision.

Une avancée majeure » pour les droits des filles

Pour Joséphine Mungubi, coordinatrice de l’Union des Femmes des Médias pour la Paix (UFMP) à Uvira, cette circulaire représente une réponse concrète à une injustice longtemps tolérée dans le système éducatif.

« La grossesse ne doit jamais être un motif de rejet ou de stigmatisation. Une fille enceinte qui souhaite poursuivre ses études doit en avoir le droit, avec respect et accompagnement », affirme-t-elle.

Elle insiste cependant sur le besoin de prévention : « L’idéal serait que chaque fille termine ses études avant d’entrer dans la maternité. L’école ne doit pas devenir un raccourci vers l’échec. Il faut encadrer ces jeunes, leur parler de leur avenir, et leur rappeler qu’elles méritent mieux que de voir leurs rêves brisés trop tôt ».

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Une mesure contre les discriminations sexistes

Honneur-David Safari, Secrétaire Exécutif National du Collectif 2250, estime que cette décision vient réparer une inégalité de traitement dans les établissements scolaires, notamment ceux des réseaux conventionnés catholiques ou protestants.

« Pendant trop longtemps, les filles enceintes étaient exclues du système scolaire, pendant que les garçons impliqués poursuivaient leur scolarité en toute impunité. Cette injustice devait cesser. Elle cesse aujourd’hui », déclare-t-il.

Selon lui, cette mesure marque un tournant vers la protection du droit à l’éducation pour toutes les filles, et la lutte contre les normes sociales sexistes qui perpétuent l’exclusion.

Une victoire pour l’inclusion

Judith Maroyi, Chargée de Programme du Club Zaida Catalán pour la paix et la sécurité, qualifie cette mesure de « victoire pour l’inclusion et l’égalité de genre ». Elle rappelle que de nombreuses organisations ont toujours plaidé pour que les grossesses — souvent non désirées — ne soient pas un motif d’exclusion scolaire.

« L’éducation reste un droit fondamental. Cette décision permettra aux filles de continuer à développer leur potentiel, malgré les difficultés », dit-elle.

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Ces organisations appellent à ce que la mesure soit respectée sans exception par tous les établissements scolaires, qu’ils soient publics, privés ou confessionnels. Elles demandent également au Secrétaire ad interim du ministère de veiller personnellement à sa mise en œuvre effective sur toute l’étendue de la RDC.

En clair, ces acteurs de la Société civile saluent une réforme porteuse d’espoir pour les filles congolaises, tout en insistant sur la nécessité d’un accompagnement éducatif et psychologique des élèves concernées, afin d’en faire de véritables bénéficiaires de cette politique inclusive.

Suzanne Baleke

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