Intervenons-nous

Installées depuis plus de deux ans sur le site de Katashola dans le territoire de Kalehe, plus de 4.800 femmes ayant survécu à la catastrophe naturelle de Bushushu et Nyamukubi vivent dans une précarité alarmante. Manque d’eau potable, maladies, violences sexuelles et absence de moyens de subsistance aggravent leur détresse.

Plus de 4.800 femmes sinistrées de la catastrophe naturelle survenue à Bushushu et Nyamukubi en mai 2023, vivent actuellement dans des conditions extrêmement précaires sur le site de Katashola, dans le territoire de Kalehe, au Sud-Kivu. Ces femmes, déplacées depuis plus de deux ans, sont exposées à de nombreuses maladies, dont les infections urinaires, le paludisme, la diarrhée et la malnutrition aiguë.

Dans un entretien accordé à La Prunelle RDC ce vendredi 11 juillet 2025, le président du site de Katashola, Lawi Rushisha Lingoma Crispin, décrit une situation de plus en plus dégradante :

« Les femmes sinistrées de Bushushu et Nyamukubi vivent dans des conditions inhumaines, dans des habitations non conformes. »

Il alerte sur la montée des cas de violences basées sur le genre, notamment les violences sexuelles, que subissent ces femmes. La majorité d’entre elles ne disposent d’aucune ressource pour subvenir à leurs besoins ou se prendre en charge.

« Les femmes et les enfants de Bushushu et Nyamukubi sont dans une vulnérabilité très avancée qui nécessite une urgence humanitaire », insiste-t-il.

Lire aussi: Sud-Kivu : plus de 4.500 enfants sinistrés en détresse à Kalehe

La situation sanitaire est également préoccupante. Selon lui, les sinistrés vivant non seulement à Katashola, mais aussi dans les sites voisins de Kasurusuru et Amani, consomment de l’eau souillée, ce qui les expose à diverses maladies telles que le paludisme, la diarrhée, le kwashiorkor et d’autres infections.

À ces conditions s’ajoutent le manque d’eau potable, l’absence de toilettes hygiéniques, le défaut d’abris décents, ainsi que l’indisponibilité des produits de première nécessité et de subventions pour leur achat.

Le président du site rappelle que le nombre total de sinistrés hébergés à Katashola dépasse les 12.000 personnes, parmi lesquelles se trouvent plus de 4.800 femmes et plus de 4.500 enfants.

Face à cette détresse prolongée, il appelle les autorités à intensifier le plaidoyer auprès des partenaires pour obtenir une aide humanitaire rapide et adaptée.

« Nous demandons aux personnes de bonne volonté de venir en aide aux sinistrés avec des vivres et des non-vivres. Nous exhortons les partenaires à disponibiliser les médicaments, à assurer la prise en charge médicale et à sauver des vies », plaide-t-il.

Pour mémoire, la catastrophe naturelle survenue à Bushushu et Nyamukubi avait frappé le territoire de Kalehe il y a exactement deux ans et deux mois, (le 4 mai 2023) causant la mort de centaines de personnes et laissant derrière elle de nombreux blessés et sinistrés, dont plusieurs restent sans assistance durable.

Suzanne Baleke

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