« La contribution au renforcement des mécanismes de production locale pour assurer notre autosuffisance alimentaire est le nouveau visage de la paix. Il n’y a pas de paix sans pain. Il n’y a pas de paix dans l’oisiveté et la paresse. Chacun doit s’efforcer d’utiliser judicieusement le pouvoir que Dieu nous a donné : celui de transformer le monde. Avant de faire la paix avec ton voisin, commence par bâtir cette paix en toi-même, en t’engageant à être utile à toi-même et à ta communauté » Ce sont les propos de Déogratias Buuma, Directeur Exécutif de l’Action pour la Paix et la Concorde (APC) au Sud-Kivu.
Cette déclaration a été faite à l’occasion de la Journée Internationale de la Paix, célébrée le 21 septembre de chaque année. Pour cette année, le thème retenu est « Promouvoir une culture de la paix ».
Lors d’un point de presse, Buuma a mis en avant l’engagement de l’APC à promouvoir cette culture à travers plusieurs projets, notamment le dialogue transfrontalier pour la paix dans la région des Grands Lacs.
Ce projet vise à fournir aux jeunes, âgés de 18 à 30 ans, les compétences et les connaissances nécessaires pour jouer un rôle actif dans la gouvernance, la consolidation de la paix et le développement aux niveaux local, national et régional.
Il offre également un soutien pour la mise en œuvre d’actions axées sur la paix, générant ainsi un sentiment partagé de citoyenneté régionale et permettant aux jeunes d’accéder à un réseau transfrontalier pour s’engager auprès des décideurs et partager leurs idées.
Déogratias Buuma précise que dans le cadre de ce projet, trois dialogues ont déjà été organisés.
« L’activité interculturelle en juin 2024 a permis un échange riche et constructif entre les différentes communautés du Sud-Kivu. Les jeunes et les aînés ont partagé leurs pratiques culturelles qui favorisent la paix et la cohésion sociale. En juin 2024, les ‘Peace Fellows’ ont tenu un dialogue politique avec les décideurs, réunissant 31 participants, dont 11 femmes. L’objectif principal était d’influencer les décideurs politiques pour qu’ils s’engagent dans l’accompagnement et la promotion des initiatives des jeunes pour la paix dans la région des Grands Lacs. En août 2024, une séance d’échange d’expériences a été organisée à Rubavu, au Rwanda, pour renforcer le leadership des jeunes en matière de paix dans la région. Cet événement, coorganisé par Interpeace, l’APC et Vision Jeunesse Nouvelle (VJN) du Rwanda, a réuni des jeunes innovateurs et des Peace Fellows du Sud-Kivu et du Rwanda pour discuter des pratiques favorisant la paix », a-t-il dit.
Dans le même esprit, le projet « Ustawi Kwanza » contribue à la stabilisation de la province du Sud-Kivu à travers une approche innovante d’engagement politique.
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Inspiré par un mini projet mis en œuvre par l’APC d’avril à août 2024 avec l’appui du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), ce projet vise à renforcer la coordination des interventions et l’engagement politique autour des enjeux de stabilisation dans la région des Plateaux au Sud-Kivu.
Son objectif global est de contribuer à la stabilisation du Sud-Kivu en soutenant l’opérationnalisation de la stratégie et du Plan Opérationnel Provincial (POP) du P-DDRCS.
Lors de ce point de presse qui s’est tenu au bureau de l’APC, le directeur a également évoqué le projet de renforcement des initiatives locales de paix à l’est de la RDC, qui s’attaque à deux facteurs de conflit : la manipulation des jeunes et les discours de haine sur les réseaux sociaux.
« Dans ce projet, l’APC a renforcé, à travers un atelier, les capacités de 50 professionnels des médias, y compris des journalistes, sur les techniques de lutte contre les discours de haine sur les réseaux sociaux. Cette formation a concerné des journalistes de Kalehe, Goma et Bukavu. Nous avons également mené une étude pour comprendre les capacités de résilience des jeunes et des femmes commerçantes transfrontalières face à la manipulation dans l’est de la RDC, notamment aux frontières de Gisenyi et Kamembe. De plus, un dialogue social et inclusif a été organisé sur les causes des conflits liés au tribalisme dans le quartier Nyalukemba, à Bukavu ».
Par ailleurs, il a mentionné deux autres projets : le projet « TRID » (Transition Inclusive pour le Développement de l’Est de la RDC), qui vise à fournir une analyse détaillée des caractéristiques territoriales en mettant l’accent sur les aspects fonciers afin d’orienter les politiques et les actions de développement territorial, et le projet « Gains Kasaï ».
Enfin, l’APC a annoncé le lancement de son projet « Tunaweza Bunyakiri », qui vise à contribuer au renforcement des mécanismes de mise en œuvre du Plan Opérationnel Provincial du P-DDRCS pour stabiliser l’axe Bunyakiri dans le territoire de Kalehe.
Déogratias Buuma a lancé un appel à la population congolaise.
« Aujourd’hui, j’invite la population à plus de résilience, à construire des stratégies et des mécanismes de résistance face aux chocs et au stress que provoque la situation actuelle du pays ».
L’Action pour la Paix et la Concorde est une organisation non gouvernementale congolaise qui œuvre pour le renforcement de la cohésion sociale et la promotion de la bonne gouvernance à travers une approche de communication participative.