Le Haut-commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme séjourne dans la partie Est de la république démocratique depuis ce Mardi 16 avril 2024. C’est dans le cadre de la deuxième étape de sa tournée au pays après un séjour dans la ville province de Kinshasa. Dans la capitale congolaise, il a rencontré le Président de la RDC, des acteurs de la société civile ainsi que des défenseurs des droits humains.
Ce Mercredi 17 avril, ce haut cadre de l’ONU s’est rendu dans le site des déplacés en compagnie de la Représentante Spéciale du Secrétaire Général des Nations-Unies, Bintou Keita et d’autres acteurs clés intervenant dans le monde humanitaire.
Objectif : s’imprégner de la situation des déplacés après l’avancée des rebelles du M23-RDF-AFC vers le chef-lieu de la province du Nord-Kivu (Goma).
Lors de sa visite, Volker a eu des échanges avec des déplacés qui ont rappelé la nécessité d’un retour de la paix pour qu’ils rejoignent leurs régions.
« J’ai rencontré des personnes qui sont dans une situation extrêmement précaire et leur grand message c’est la paix. Ils veulent que cette guerre, cette violence s’arrête et que tout le monde qui a de l’influence avec les parties au conflit utilise cette même influence pour que ça s’arrête », a-t-il déclaré
Sur place, ce dernier dit constater un oubli par rapport à la situation que traversent les déplacés de guerre se trouvant à l’Est du pays.
« Je suis venu ici pour attirer l’attention de la communauté internationale sur la tragédie qui se passe ici », souligne-t-il, demandant à toutes les parties au conflit de cesser en toute urgence les hostilités. Il dit également avoir discuté avec les autorités congolaises sur la nécessité d’une justice transitionnelle pour les victimes.
Les déplacés quant à eux sont catégoriques et ne réclament que l’amélioration de la situation sécuritaire pour leur retour dans les zones d’origine. Ils dénoncent également le silence de la communauté internationale vis-à-vis des crimes commis en RDC par certains pays voisins.
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« Ce qui nous étonne dans ce monde est qu’on donne des sanctions à la Russie qui a envahi l’Ukraine, mais jamais à l’Ouganda et au Rwanda qui ont envahi la RDC à travers le M23. C’est comme si en RDC, il n’y a que du tourisme pour les animaux et que nous nous ne sommes pas des personnes ou seulement on ne compte pas des personnes qui y vivent. Nous ne savons plus à quel saint se vouer », s’inquiète Mr. Muhindo, déplacé âgé d’une trentaine d’années.
Pour Me Jean-Luc Bahati, Chercheur en droits humains, l’arrivée de ce haut cadre constitue une occasion à saisir pour s’adresser à la communauté internationale sur ce qui se passe en RDC
« Nous espérons qu’en tant que garant du respect des droits de l’homme aux Nations-Unies, il s’impliquera pour l’éradication des violations des droits de l’homme en province du Nord-Kivu. Espérons qu’il va s’impliquer suffisamment et qu’il sortira avec des recommandations qu’il demandera au Gouvernement d’appliquer afin de réduire les cas de violences en RDC et plus particulièrement dans la province du Nord-Kivu », fait-il savoir.
Pour rappel, le Bureau conjoint des Nations unies aux droits de l’homme (BCNUDH) a documenté en janvier 2024, 371 cas de violations et atteintes aux droits de l’homme sur l’ensemble du territoire de la République démocratique du Congo avec 949 victimes, soir (636 hommes, 175 femmes et 138 enfants).
Ce qui représente une diminution de 4% par rapport au mois précédent.
A l’instar des périodes précédentes, des membres des groupes armés ont été responsables de la majorité des atteintes documentées dans le pays avec 217 atteintes (58% du total des violations et atteintes) et 142 pour les agents de l’Etat (38%).
Freddy Ruvunangiza, depuis Goma