Intervenons-nous

Le Sud-Kivu est dans une tempête éducative sans précédent. Alors que les enseignants des écoles primaires publiques, épuisés par des années de promesses non tenues, maintiennent fermement leur grève, les gestionnaires d’écoles tentent désespérément de rétablir l’ordre en annonçant la reprise des cours. Mais quel ordre ? Celui d’un système éducatif en déliquescence, où la dignité des enseignants est piétinée au profit de menaces et de répression.

Dans le Sud-Kivu, les enseignants se dressent avec courage face à une situation qui met en péril l’avenir de l’éducation. Leurs revendications légitimes, portées avec détermination, soulignent une réalité alarmante : l’enseignant, pilier fondamental de notre société, est souvent oublié dans les priorités budgétaires et politiques. La grève en cours, qui s’intensifie jour après jour, est le cri d’alarme d’un corps enseignant fatigué par des promesses non tenues et des conditions de travail précaires.

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Les enseignants du Sud-Kivu ne demandent rien de plus que ce qui leur est dû : un traitement équitable et des ressources adéquates pour exercer leur noble métier. Ils réclament un numéro matricule dans la Fonction Publique, le paiement des Nouvelles Unités et des Non Payés, et une révision de la politique salariale qui, actuellement, crée des disparités injustifiables. La prime de gratuité de 260.000 FC pour certains enseignants et les 60.000 FC pour d’autres est l’illustration d’une inégalité criante que le gouvernement refuse de voir.

Pourtant, au lieu d’écouter ces légitimes revendications, le ministère de l’Éducation choisit la menace. Une stratégie qui ne peut que mener à une escalade des tensions. Les enseignants ne sont pas des pions dans un jeu politique ; ils sont les bâtisseurs de l’avenir de ce pays. Leur combat est celui de l’éducation elle-même, de la justice et de l’égalité.

À Uvira, le message a été clair : parents, enseignants et élèves se sont unis pour revendiquer le droit inaliénable à l’éducation. Leur mobilisation témoigne d’une société qui refuse de rester passive face à l’inertie du gouvernement. Les parents, fatigués de voir leurs enfants privés d’école, ont rejoint les enseignants dans cette lutte cruciale. Ils ont compris que leur avenir est entre les mains de ceux qui façonnent la société de demain.

Les gestionnaires d’écoles, quant à eux, sont pris au piège d’un dilemme moral. Annoncer une reprise des cours dans un climat de menace n’est pas seulement irresponsable, c’est une trahison envers la mission qu’ils prétendent servir. Les enfants méritent mieux qu’un retour dans une classe vide de sens, sans que les conditions de travail des enseignants soient améliorées.

Le temps est venu pour le gouvernement de répondre à ces revendications avec courage et détermination. Il ne s’agit pas seulement de sauver une année scolaire, mais de sauver l’éducation elle-même. Les enseignants, unis et solidaires, promettent qu’ils ne plieront pas devant les intimidations. Leurs voix s’élèvent avec la force d’un cri collectif : ils exigent le respect, l’égalité et la dignité.

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Il est temps que le gouvernement congolais prenne ses responsabilités. L’éducation est un droit fondamental, et il est impératif de garantir des conditions dignes à ceux qui l’enseignent. Un salaire minimum de 500 dollars américains est une exigence raisonnable pour permettre aux enseignants de vivre décemment. Investir dans l’éducation, c’est investir dans l’avenir de notre pays.

La véritable éducation se construit sur des fondations de justice et d’équité. Il est temps que le gouvernement prenne la mesure de cette réalité, avant que le fossé ne se creuse encore davantage entre les aspirations d’un peuple et les promesses d’un État qui semble, pour l’instant, sourd à leur appel.

Le chemin vers une éducation de qualité passe par le respect et la valorisation de nos enseignants. Leurs succès sont nos succès, et leur engagement à former les générations futures mérite notre admiration et notre soutien. Ne laissons pas l’écho de leur lutte se perdre dans l’indifférence. Agissons maintenant, pour sauver non seulement l’année scolaire, mais l’éducation elle-même.

Trésor Wilondja

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