Dans une dépêche publiée ce mercredi 06 mai 2020, l’organisation Médecin Sans Frontières (MSF), alerte sur le risque pour la République démocratique du Congo, de connaître une grande propagation de l’épidémie de rougeole, pendant la période du Covid-19.
MSF indique qu’aujourd’hui, alors que tous les yeux sont rivés sur la riposte au coronavirus, son équipe continue de répondre aux autres urgences sanitaires, telles que la rougeole, en RDC et partout ailleurs. Tout en soutenant la réponse à la nouvelle pandémie et en adaptant son approche, MSF craint que d’autres crises majeures voient rapidement le jour, si les efforts sanitaires se focalisent uniquement sur le Covid-19.
«Si les efforts ne sont centrés que sur le Covid-19, d’autres crises majeures sont à venir. » avertit Emmanuel Lampaert, coordinateur des opérations de MSF pour la RDC.
Et d’ajouter, «réduire les activités de vaccination, la prévention de la malaria, ou l’appui nutritionnel, rendra la situation sanitaire encore plus difficile pour le pays. Cela entraînera une mortalité excessive que nous ne pouvons cautionner silencieusement.»
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MSF rappelle que lors de l’épidémie Ebola, qui a fait des milliers de morts au pays, la réponse à la rougeole a dès le début souffert d’un manque d’attention. Il rappelle qu’il aura fallu des mois, pour déclarer l’épidémie en juin 2019, et les campagnes de vaccination des autorités ont alors connu d’importants retards, avec des problèmes de coordination et un manque de partenaires, focalisaient leur attention sur la gestion de la crise Ebola.
L’organisation fait savoir que dans un contexte déjà difficile, de nouveaux obstacles à la vaccination sont récemment apparus suite à la pandémie de Covid-19 au pays. D’où la demande d’Emmanuel Lampaert, de mettre en œuvre les mesures de prévention du coronavirus pour protéger les populations et le personnel de santé, surtout dans un pays où les capacités sanitaires sont très limitées.
Le coordinateur des opérations MSF en RDC explique que les mesures prises pour la lutte contre le Covid-19, affectent aujourd’hui la réponse aux autres urgences vitales, comme la rougeole. Il cite par exemple le transport des vaccins et des équipes, ou encore l’organisation des vaccinations de masse qui sont directement touchés.
Lamparaert soutient que ces obstacles ont un lourd impact sur les efforts à mener pour maîtriser l’épidémie.
«Chaque délai supplémentaire accroît le risque de voir l’épidémie de rougeole s’étendre et tuer davantage d’enfants. Lors de l’épidémie d’Ebola en Afrique de l’Ouest, l’interruption des campagnes de vaccination a entraîné une résurgence de la rougeole.» soutient-il.
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MSF indique que du Haut-Uélé au Kongo Central, du Nord-Ubangi au Sud-Kivu, ses équipes se sont déjà déployées dans une dizaine de provinces au cours de l’année 2020, pour lutter contre la rougeole. Une vaccination de plus de 260.000 enfants, et des soins de plus de 17.500, ont été réalisés. Pour 2019, l’organisation renseigne que 816.000 enfants avaient déjà été vaccinés contre la rougeole par MSF, et 50.000 patients avaient bénéficié de traitements.
Par ailleurs, MSF soutien que l’épidémie de rougeole est la plus meurtrière qu’ait enregistré le pays, mais aussi la plus importante au monde.
«Aujourd’hui, le nombre de cas a baissé mais l’épidémie est loin d’être finie et certaines zones enregistrent même des hausses.» explique Emmanuel Lampaert.
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Le coordinateur des opérations de MSF pour la RDC, renseigne qu’une action urgente est requise dans une centaine de zones de santé. Depuis janvier 2019, plus de 50.000 cas de rougeole ont officiellement été notifiés, et plus de 6.600 décès.
Bertin Bulonza