L’atelier de formation sur le plaidoyer et le lobbying à l’intention des acteurs de la société civile et des militants des mouvements citoyens a ouvert ses portes ce mardi 12 novembre 2024. Organisé par l’Initiative Congolaise pour la Justice et la Paix (ICJP) avec le soutien financier de la National Endowment for Democracy (NED), cet atelier s’inscrit dans le cadre d’un projet visant à promouvoir le contrôle citoyen des institutions de l’État et à revendiquer la tenue des élections locales, souvent oubliées, dans les chefferies et communes rurales du Sud-Kivu, en République Démocratique du Congo.
Lors de cette première journée, les participants ont été sensibilisés aux notions générales de plaidoyer, aux conseils pratiques pour mener une action de plaidoyer efficace, aux défis du plaidoyer, aux erreurs à éviter, ainsi qu’aux différentes techniques de plaidoyer.
Stella Yanda, experte en la matière, a insisté sur le fait que les réseaux sociaux ne constituent pas un outil approprié pour mener une action de plaidoyer, sauf pour relayer des informations sur l’évolution de l’action.
« Le plaidoyer part toujours d’un problème identifié de manière concertée au sein de la communauté. Dans une action de plaidoyer, il est essentiel d’éviter les querelles et malentendus, et de les résoudre avant de poursuivre le travail. Il est également crucial de bien utiliser les ressources mises en jeu — qu’elles soient matérielles, financières, humaines ou relationnelles. Le secret du succès d’une bonne action de plaidoyer réside dans la transparence », a-t-elle souligné.
Ancien président du bureau de coordination de la société civile du Sud-Kivu et l’un des panelistes de la journée, Adrien Zawadi a expliqué aux participants les principaux défis du plaidoyer. Parmi ces défis, il a évoqué la mauvaise compréhension du problème, le mauvais ciblage du destinataire, les difficultés de communication, ainsi que la tentation de la corruption, qu’il convient d’éviter à tout prix.
Zawadi a encouragé les participants à mener leurs plaidoyers au nom de la communauté, en précisant qu’ils devaient conserver leur statut d’Associations Sans But Lucratif (asbl) pendant l’exercice. Il conclut en insistant sur l’importance de l’engagement, de la qualité et de la rigueur pour réussir dans le domaine du plaidoyer.
Durant cette première journée, des acteurs de la société civile, des militants des mouvements citoyens et quelques médias pro-démocratie ont bénéficié d’un renforcement de capacité sur les principes généraux du plaidoyer et sur les techniques permettant de surmonter les défis rencontrés dans ce domaine.
La deuxième et dernière journée de cet atelier sera consacrée aux techniques de plaidoyer, avec un exercice pratique basé sur la rédaction d’une note de plaidoyer.
Les organisateurs de l’atelier attendent des participants qu’ils soient désormais capables de mener des actions de plaidoyer et de lobbying de manière autonome.
« L’objectif est de renforcer les capacités des acteurs pour qu’ils sachent comment faire du plaidoyer de manière efficace. Nous nous sommes rendus compte que beaucoup de gens confondaient souvent le lobbying et le plaidoyer. Il est donc important que ces acteurs soient bien formés pour que leurs revendications et demandes trouvent une solution lorsqu’il est nécessaire », a expliqué Me Maurice Mirindi, membre de l’ICJP.
Il convient de préciser que les participants viennent de structures membres de la société civile dans la ville de Bukavu et certains territoires du Sud-Kivu, ainsi que de militants des mouvements citoyens.
Séraphin Mapenzi