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A Bukavu, province du Sud-Kivu, le prix du carburant chez les revendeurs communément appelés « Kadhafi » a explosé depuis ce vendredi 20 octobre 2023. En cause : plusieurs stations-services ne sont pas fonctionnelles. Les responsables des stations disent qu’ils sont à bout des stocks mais en réalité, c’est une action des pétroliers de Bukavu pour revendiquer un réajustement des prix à l’Est du Congo.

Cinq milles (5000) à six milles (6000) francs le litre, c’est le prix imposé aux conducteurs des engins roulant dans la ville de Bukavu par des revendeurs du carburant (Essence, Mazout) depuis tôt le matin de ce vendredi. Ceux-ci sont les seuls quasiment à vendre ce combustible devant la grogne des associations des pétroliers de Bukavu.

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En effet, les stations-services sont, elles, fermées. Les propriétaires se disent à court de stock. Mais dans le fait, il s’agit clairement d’un moyen de pression pour parvenir à un réajustement des prix.

Dans une correspondance adressée au Ministre de l’Economie, les pétroliers du Sud-Kivu rappellent sa promesse devant leurs collègues de Lubumbashi de revoir la structure des prix notamment.

Les pétroliers demandent que le gouvernement tienne compte de la réalité actuelle de prix d’achat de carburant tous les produits confondus sur le marché international, l’inflation de la monnaie et leur incidence avec effets néfastes immédiats. 

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« En effet, il y a un moment considérable que nous sommes dans une situation décousue, celle de la montée du prix impactant négativement notre profession pétrolière et nous induisant dans des pertes énormes. Au regard des difficultés sis évoquées, nous sollicitons votre indulgence afin d’INSTRUIRE vos services pour publier une nouvelle structure pouvant nous permettre de renouveler nos stocks et compenser les manques à gagner déjà contractés. Situation demeurant, le pétrole étant un produit de première nécessité dont la pénurie crée des désagréments nous portons à votre connaissance que d’ici 48heures la majorité de nos stations-service de carburant sera en rupture de stock dont nous fustigeons dorénavant les retombées au grand désavantage de la population », écrivait le club des pétroliers au Ministre de l’Economie.

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En plus de cela, les pétroliers de Bukavu ont profité pour dénoncer des missions de contrôle « intempestives » provenant de Kinshasa et qui, dit-on, « étouffent » une fois de plus le secteur.

Il s’agit essentiellement des missions des Ministères de l’Economie, des Finances ou encore celle mixte de l’Emploi, Travail et Prévoyance Sociale et DGRAD.

Jean-Luc M.
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