Une dizaine de journalistes de Bukavu et des environs participent depuis ce lundi à une formation intensive de cinq jours sur la criminalité environnementale transnationale dans les forêts du Bassin du Congo. L’objectif : renforcer leurs capacités à enquêter, documenter et alerter sur les crimes qui menacent cette région cruciale pour l’équilibre écologique mondial.
Organisée par Kilalo Presse en partenariat avec l’Action pour la Promotion et la Protection des Peuples Autochtones et Espèces Menacées (APEM), cette session entre dans le cadre du projet « Réseaux des défenseurs environnementaux », soutenu par le Fonds des Solidarités pour les Projets Innovants (FSPI). Le projet est mis en œuvre dans trois pays du Bassin du Congo : la République Démocratique du Congo, le Cameroun et le Gabon.
Selon Ir Eddy Mugaruka, chef d’antenne d’APEM Sud-Kivu, ce programme vise également à renforcer la résilience des leaders communautaires, notamment les femmes rurales, face aux impacts de la criminalité environnementale.
Une approche collective pour protéger la biodiversité
Lors de cette première journée, Maître Olivier Ndoola, avocat spécialisé en droit climatique, a rappelé que la biodiversité congolaise – notamment dans les parcs nationaux de Kahuzi-Biega et Virunga – constitue un patrimoine commun qui doit être protégé. « La faune et la flore congolaises sont un bien commun. Leur sauvegarde nécessite une synergie entre autorités, communautés locales et technologies modernes », a-t-il insisté.
Le rôle stratégique des blogueurs environnementaux
De son côté, Samuel Beni, président du Réseau Ujamaa et directeur du cabinet ITCC, a animé un module sur les outils de communication à l’usage des blogueurs. Il a mis en lumière leur rôle essentiel dans la sensibilisation aux enjeux écologiques. « Le blogueur environnemental est un acteur clé de la sensibilisation. Il doit savoir relayer l’information de manière stratégique pour susciter des actions concrètes », a-t-il souligné.
Vers un réseau régional de défenseurs de l’environnement
À l’issue de la formation, les organisateurs ambitionnent de créer un réseau régional de défenseurs de l’environnement, un observatoire des crimes environnementaux, et de renforcer la résilience des peuples autochtones et des communautés locales – avec une attention particulière portée aux femmes.
Cette initiative s’inscrit dans une dynamique de gouvernance environnementale durable et participative, où les médias sont appelés à jouer un rôle central.