Intervenons-nous

Un homme à bord de son véhicule a été victime d’un braquage dans la soirée de mardi 9 février au niveau de l’Institut Supérieur Pédagogique de Bukavu (ISP). Voilà l’actualité qui défraie la chronique dans la ville de Bukavu.

Selon des sources concordantes l’homme revenait d’une banque de la ville où il venait de retirer une somme d’argent. Son véhicule est suivi par des hommes cagoulés à bord des motos qui vont l’arrêter au niveau de la deuxième casse vitesse se trouvant à côté de cette institution d’enseignement.

Il l’oblige à donner la mallette contenant de l’argent lui menaçant avec une arme. Pour se frayer le chemin, ces hommes vont tirer plusieurs balles dont une va atteindre un jeune garçon qui va mourir sur le champ.

Cette situation rappelle d’autres cas similaires survenus depuis le début de l’année dont le plus récent est celui du samedi 23 janvier sur la route Bukavu-Kavumu. Le braquage a été effectué par des hommes armés à bord des motos sur un véhicule de l’agence AGEFRECO qui venait de retirer une somme importante à la Banque.

Le 20 janvier c’est à Nyawera que des passants assistent à une scène digne d’un film d’action. A quelques pas d’un poste de la police, en plein centre-ville, entre 16 et 17 heures, un homme est braqué et sa mallette contenant de l’argent emporté.

Il faut aussi citer celui survenu quelques semaines avant sur avenue industrielle non loin de l’entrepôt de la société Bralima où un homme a été dépouillé de ses biens. A côté de l’Institut supérieur des Techniques Médicales (ISTM), c’est une femme qui est dépouillée de l’argent qu’elle venait de retirer à la Banque quand elle voulait entrer dans sa boutique.

Les banques pointées de doigts

Des informations recoupées, il ressort que les victimes sont suivies par ces malfrats dès leur sortie de la banque. Ils sont informés sur la mallette et son contenu avant le braquage.

« J’avais deux petits mallettes dans mon véhicule, en tendant celle de la couleur verte, ils l’avaient refusé indiquant que c’est celle de couleur noire qu’ils voulaient », dit une victime.

Dans la ville, des voix commencent à s’élever dans les milieux sociaux. C’est notamment celle de Pascal Mupenda, coordonnateur du Partenariat pour la protection Intégrée (PPI), une organisation de défense des droits de l’homme.

Celui-ci s’étonne de voir des bandits informés que des gens viennent de retirer de l’argent en banque. « Ceci dit, il y a lieu de conclure que certaines banques ou certains de leurs agents à Bukavu sont en train d’opérer en intelligence avec des malfrats », dit-il.

Il appelle d’ailleurs les victimes à saisir les instances compétentes pour exiger que les banques auprès desquelles elles ont retiré l’argent soient traquées. « Les services de sécurité devraient désormais étendre leurs actions vers toutes les institutions financières opérant en province », écrit-il.

Des mesures pour se protéger

Un internaute se questionne sur la manière dont les habitants sécurisent leur argent.

« Sous d’autre cieux, on ne peut jamais circuler avec plus de 2000 dollars. Sous d’autres cieux, on ne peut rien acheter en liquide fraiche pour une somme dépassant 200 euros, mais chez-nous ? », s’interroge-t-il.

Lui qui trouve que sous d’autres cieux, lorsqu’il s’agit de retirer une grosse somme, il y a toujours un guichet caché réservé à l’opération, conclut sa pensée en se demandant si nous ne sommes pas victimes de nous-mêmes.

A Pascal Mupenda de demander au Gouverneur de province d’exiger que toutes les banques et institutions de microfinance installent un système d’isoloir à leur guichet. Afin, selon lui, d’éviter que celui qui retire son argent ne soit visible par tout le monde comme c’est « souvent le cas ».

Thomas Uzima

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