Tandis que l’année scolaire s’achève sans bulletins, que l’eau potable devient un luxe à Bukavu, et que les opérations militaires se multiplient dans l’Est, une voix s’élève à nouveau, ferme et calme, celle du Dr Denis Mukwege. À la lumière d’un nouveau rapport de l’ONU, il appelle à rompre les cercles de violence, à désarmer les groupes armés, et à placer la justice au cœur de toute solution durable. Dans une région encore marquée par l’instabilité, cette revue de presse de Mukamba Mulebelwa Big-Merci revient sur les faits saillants de l’actualité, entre défis quotidiens, cris d’alerte, et signes d’espoir :
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C’est une nouvelle alerte, grave et solennelle, que le Prix Nobel de la paix, Dr Denis Mukwege, a lancée dans la presse cette semaine. À la suite du rapport explosif du Groupe d’experts de l’ONU, il exhorte les autorités congolaises et la communauté internationale à désarmer les FDLR et le M23, groupes qu’il qualifie de cancer sécuritaire dans l’Est de la RDC, rapporte La Prunelle RDC.
Avec une gravité froide, le célèbre gynécologue de Panzi affirme que les Forces de Défense rwandaises (FDR) sont directement engagées dans l’occupation de territoires congolais, avec l’appui du M23. Une accusation documentée par vidéos, témoignages et renseignements, et qui fait écho à de nombreux rapports, dont le tristement célèbre Mapping Report de l’ONU.
En filigrane, Mukwege dénonce une complicité internationale silencieuse, qui laisse perdurer ce qu’il nomme « l’impunité prolongée » depuis trois décennies. Son appel à la CPI, aux sanctions ciblées, et à la fin des prétextes sécuritaires de Kigali résonne comme une tentative de réveil collectif. Une parole forte, relayée mais peu reprise dans les chancelleries occidentales, encore frileuses à pointer du doigt le régime de Paul Kagame.
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Pendant ce temps, à Bukavu, c’est une autre bataille qui se joue, plus discrète mais tout aussi vitale : l’accès à l’eau potable. Kivu Times rapporte que la REGIDESO Sud-Kivu lance une offre promotionnelle à 100 dollars pour les habitants du quartier Nguba souhaitant être raccordés au réseau. Une annonce qui suscite interrogations et inquiétudes dans un contexte d’extrême pauvreté mais qui, est généreuse, si on pense à l’ancien tarif qui pouvait aller à 5 fois plus.
Le prix standard est désormais fixé à 20 dollars, mais les frais annexes et les démarches coulés « devis » restent flous. Et la menace plane : ceux qui ne paient pas leurs arriérés verront leur eau coupée dès le 14 juillet.
À la veille des vacances, c’est une autre crise de confiance qui ébranle l’école congolaise. Jambo RDC et La Prunelle RDC rapportent la clôture de l’année scolaire sans la remise des bulletins officiels, malgré le paiement de frais par les parents. Une situation dénoncée avec véhémence par l’ANAPECO Sud-Kivu, qui parle même d’« escroquerie » organisée.
Depuis cinq ans, rapportent les médias qui citent l’ANAPECO, les parents paient, mais les documents n’arrivent pas. Le gouvernement évoque un retard dans la passation des marchés publics, mais pour les familles, cette explication ne tient plus. Dans un pays où de nombreux enfants rêvent d’étudier à l’étranger, l’absence de documents officiels bloque des projets de vie.
Toujours dans l’enseignement,
Dans le territoire de Walungu, Le Courrier de Bukavu nous emmène à Kamanyola, où la fin d’année scolaire a été entachée de soupçons de détournement des fonds de gratuité par certains chefs d’établissements. Une dizaine d’enseignants, contraints à l’exil à cause de l’insécurité, accusent les gestionnaires d’avoir utilisé à tort des fonds destinés aux salaires.
C’est un fait symbolique pour la rébellion du M23: Kivu Avenir et L’Essentiel RDC confirment que Patrick Busu Bwa Ngwi, nouveau gouverneur du Sud-Kivu nommé par l’AFC-M23, a suivi une formation politico-militaire à Rutshuru et a regagné Bukavu sous les acclamations de ses partisans.
Une scène qui interroge à l’international alors que les accords de paix sont signés. Tandis que l’ONU parle d’occupation illégale, le gouverneur de facto affiche son ambition de rallier toute la province à la cause de l’AFC-M23, mouvement qualifié de terroriste par Kinshasa, et avec lequel les discussions ont commencé à Doha.
Mais il y a aussi des signes d’action. Dans le territoire de Mambasa, La Fortune RDC rapporte que l’armée congolaise et les forces ougandaises ont lancé une nouvelle opération contre les rebelles ADF. Une décision saluée par la société civile, qui insiste toutefois sur la nécessité de coordination régionale pour éviter que les rebelles se replient dans des zones non ciblées.
Enfin, un rayon de lumière : à Lubero, Les Volcans News signale que 24 militaires ont été condamnés à de lourdes peines pour des crimes graves, dont des viols sur mineures et des meurtres de civils. Une justice rendue dans un contexte de guerre, avec l’appui de la MONUSCO, saluée pour son rôle crucial.
Et en bref :
À Paris, Life Infos rapporte que Vital Kamerhe représente la RDC à la 50ᵉ session de l’Assemblée parlementaire de la Francophonie. Une diplomatie parlementaire qui contraste avec les réalités du terrain de l’Est de la RDC.
Côté sport, La Fortune RDC relate la large victoire du PSG contre le Real Madrid (4-0) en demi-finale de la Coupe du Monde des Clubs. Une finale 100% européenne se profile entre Paris et Chelsea, avec un PSG en état de grâce.
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Alors que les audiences foraines à Lubero rappellent que la justice peut encore s’exercer, même dans l’adversité, et que les opérations conjointes contre les ADF ravivent un espoir de paix à Mambasa, les inquiétudes persistent à Bukavu, Kamanyola ou Goma. Entre manque de bulletins, accès limité à l’eau potable et détention arbitraire, les défis restent nombreux. Mais les appels au sursaut – comme celui du Dr Mukwege – tracent une voie, celle d’une paix qui ne sacrifie ni la vérité, ni la dignité.
C’est la fin de cette revue de presse de Mukamba Mulebelwa Big-Merci. Merci de l’avoir suivi et à très bientôt !