Intervenons-nous

Depuis le début du mois de février 2024, plus de 108 milles personnes fuyant la Guerre au Nord-Kivu ont pris refuge à Minova en territoire de Kalehe dans la province du Sud-Kivu et vivent dans des conditions précaires.  Ces personnes seraient venues en grande majorité du territoire de Masisi au Nord-Kivu craignant les hostilités. Certains déplacés sont dans des familles d’accueil mais la plupart sont hébergés dans des sites spontanés, ainsi que dans des écoles et bâtiments publics déjà surchargés.

Selon des sources humanitaires, ces nouveaux arrivants vivent dans des conditions précaires.

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Certains sont dans des familles d’accueil mais la plupart sont hébergés dans des sites spontanés, ainsi que dans des écoles et bâtiments publics déjà surchargés.

Dans un rapport publié ce Jeudi 29 février par le Bureau de Coordination des Affaires Humanitaires (OCHA), la présence croissante de personnes déplacées exerce une pression importante sur les communautés d’accueil, avec une augmentation de 19 à 25% de la population dans certaines zones.

Sur le plan de l’éducation, selon les autorités locales, 23 écoles sur 60 sont actuellement occupées par les personnes déplacées dans la zone de santé de Minova, ce qui compromet l’accès à l’éducation pour les élèves déplacés et ceux des communautés locales.

Malgré le plaidoyer continu auprès des autorités, les sites de relogement n’ont pas encore été identifiés. Les écoles fonctionnelles sont également surpeuplées, avec plus de 150 élèves par classe.

Dans cette zone, plus de 18.000 enfants déplacés sont privés d’accès à l’éducation, ce qui représente la moitié des 36.000 enfants déplacés privés d’éducation dans la province du Sud-Kivu.

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De plus, les acteurs de protection ont recensé 2 500 adolescentes déplacées scolarisées dans plusieurs écoles de Minova, souvent obligées de décrocher des activités scolaires pendant les menstruations, faute de kits d’hygiène menstruelle. Les acteurs humanitaires estiment que 4.500 kits menstruels sont nécessaires pour répondre à ce besoin.

La capacité de réponse disponible est très faible et ne peut couvrir ces besoins. OCHA et UNFPA mènent le plaidoyer auprès des partenaires pour couvrir les besoins en kits menstruels qui s’élèvent à 19.000 unités pour l’année 2024.

En plus, les structures de santé sont saturées, posant des problèmes d’accès aux soins.

Le centre de santé de Minova et celui de Bobandana à Minova-centre enregistrent chacun plus de 120 consultations par jour de personnes déplacées. Soixante-neuf (69) cas de choléra ont été notifiés depuis janvier 2024.

L’accès à l’eau, à l’hygiène et à l’assainissement demeure insuffisant.

Les risques de maladies hydriques et d’épidémies sont très élevés. Les latrines aménagées par des acteurs humanitaires entre septembre et décembre 2023 sont pratiquement remplies et hors d’usage dans plusieurs sites de regroupement des déplacées (écoles, églises et autres bâtiments publics).

Du 15 janvier au 15 février 2024, la province a notifié 534 cas de choléra et 8 décès. Minova est une zone endémique de choléra. Il y a eu près de 930 cas et huit décès enregistrés entre Janvier et Février 2023.

Le contexte sanitaire reste à risque d’une nouvelle flambée de choléra.

Des mesures urgentes de quadrillage, de prévention et de renforcement des conditions d’hygiène s’avèrent nécessaires dans les sites de déplacés et au sein des communautés hôtes.

L’accès humanitaire dans la région reste difficile en raison de l’insécurité persistante, notamment le long de l’axe Minova-Sake, la seule route terrestre d’accès à Minova à partir de Goma.

Les acteurs humanitaires ont besoin d’un accès sécurisé pour fournir une assistance vitale aux populations affectées.

Les besoins humanitaires prioritaires comprennent la décongestion des sites de déplacement et les centres collectifs, la fourniture d’eau potable, d’installations sanitaires, la fourniture de soins médicaux de base, de nourriture, ainsi que de kits scolaires et d’hygiène intime pour les adolescentes.

Pour rappel, le territoire de Kalehe a aussi été touché en janvier 2024 par des inondations. Au moins 2.795 maisons ont été détruites entraînant le déplacement de plus de 10.000 personnes sinistrées, dont plus de 6.000 enfants (3.500 filles et 2.500 garçons), dans la zone de santé de Bunyakiri, selon une évaluation menée par l’ONG TPO du 26 au 29 janvier 2024.

Les personnes sinistrées ont été accueillies dans des familles d’accueil, mais ces dernières manquent de capacités pour subvenir à leurs besoins.

La promiscuité dans les familles d’accueil constitue un défi et un risque supplémentaire, rapporte OCHA

Freddy Ruvunangiza, à Goma

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