Une synergie de 5 ONG de la Société Civile Congolaise œuvrant dans la lutte contre la corruption, saluent la publication du rapport d’enquête « Congo Hold-up », qui révèle un détournement d’au moins 138 millions de dollars des caisses de l’État en 5 ans, par le cercle de l’ancien président de la République Joseph Kabila, avec la complicité notamment de la banque BGFI.
Selon le RECIC, l’AETA, l’ODEP, I’OCIDC et le Collectif 24, ces révélations qui viennent s’ajouter à d’autres scandales financiers dont le pays reste victime pendant et après le règne du président honoraire Joseph Kabila, démontrent à la face du monde un système de gestion « calamiteuse » des fonds du citoyen congolais.
«L’implication directe et indirecte des institutions et entreprises Etatiques, dans le cas d’espèce la Banque centrale, l’entreprise minière Gécamines, l’Assemblée nationale, la Commission Électorale Nationale Indépendante, la société des transports et des ports, le fonds d’entretien routier, révèlent un complot inédit d’enrichissement illicite des individus investis des mandats publics,» dénoncent ces organisations.
Cette synergie déplore le fait que des secteurs comme l’agriculture, l’éducation et la santé peinent à recevoir de crédits budgétaires nécessaires pour leur éclosion, pendant qu’une poignée de citoyens « dignitaires qu’ils soient », s’arrogent le pouvoir d’influence pour « prendre en otage les finances publiques » congolaises.
«Ces graves détournements qui continuent jusqu’aujourd’hui justifient la misère dans laquelle est plongée notre population qui ne cesse de crier à la réparation et à la justice. Ces crimes économiques, crimes des guerres et crimes contre l’humanité qui pèsent lourdement sur les citoyens congolais doivent maintenant cesser. Il y en a de trop ! La synergie des organisations ci-haut citées estime que les révélations du weekend dernier et d’autres qui suivront les jours à venir seront prises au sérieux par les institutions politiques et judiciaires du pays pour arrêter cette hémorragie financière qui enfonce le peuple Congolais dans une anémie socio-économique indescriptible,» estime-t-elle
Le RECIC, l’AETA, l’ODEP, I’OCIDC et le Collectif 24, demandent au Président de la République d’instruire immédiatement la justice de se saisir de ce dossier, afin d’ouvrir une information judiciaire « qui doit déboucher sur des enquêtes crédibles ». Selon elles, cela renforcera la lutte pour la bonne gouvernance et l’amélioration des conditions de vie de la population.
Ces organisations demandent par ailleurs au Chef de l’Etat de prendre toutes les dispositions nécessaires au renforcement du système de contrôle des finances publiques, à travers des reformes idoines, afin d’éviter que ni lui ni ses proches » ne tombent dans les détournements.
Jean-Luc M.