Rwanda-Burundi: une arnaque internationale contre l’Afrique ? (Tribune)

Dans cette tribune que vous propose Laprunellerdc.info, le chercheur et analyste indépendant Didier Amani Sangara, estime que les Etats Africains devraient cesser de coopérer avec le Rwanda et le Burundi, deux Etats créés selon lui par colonisateurs, comme porte d’entrée pour atteindre l’Afrique, particulièrement le Congo, mais qui insécurisent actuellement toute la région.

RWANDA – BURUNDI : UNE ARNAQUE INTERNATIONALE CONTRE L’AFRIQUE ?

En exploitant cette carte de l’Afrique colonisée à la veille de la première guerre mondiale ou du continent Africain en 1914, vous pouvez constater que le Rwanda et le Burundi ne figurent pas sur la carte du continent. Seulement, on peut apercevoir l’Afrique Orientale Allemande . Et le monde en 1492, on peut voir le Kongo, le Zimbabwe et quelques Etats dans ce qu’on appelait Afrique occidentale et Afrique orientale.

Le retour aux âges du continent Africain

1492-1648 : Les grandes découvertes.

Sur la carte de l’Afrique, on aperçoit l’Angola, Kongo, Luba, Lunda, Afrique orientale portugaise, Ethiopie, Darfur et quelques Etats en Afrique occidentale.

1648–1789 : L’Ere de l’Expansion

Sur la carte du monde et par rapport à l’Afrique, on peut voir l’Angola, Kongo, Luba, Lunda, Afrique orientale portugaise, Ethiopie, Darfur et quelques Etats en Afrique occidentale.

1789-1830 : Le Temps des révolutions

Au niveau de l’Afrique centrale, on voit l’Empire Lunda, Luba, Nyamwezi, Zanzibar et Imbangala.

1830-1914 : L’Age des Empires

La structure politique de l’Afrique indépendante fut mise en pièces par les ambitions territoriales des européens. Les Nations européennes se partagèrent l’Afrique à Berlin à 1884, déterminant les frontières de nombreux Etats modernes africains dont principalement : Congo Belge, Ouganda, Afrique Orientale britannique, Afrique orientale Germanique, Angola, Nyasaland, … sans Rwanda, Burundi et Tanzanie au partage de l’Afrique.

1914-1945 : Les guerres mondiales

Même pendant les guerres mondiales, aucune trace du Rwanda et Burundi sur la carte du continent Africain. C’est après la deuxième guerre mondiale qui avait dévasté l’Europe et l’Asie où les puissances coloniales furent confrontées à un impérieux mouvement de revendications indépendantistes, on peut voir le Rwanda et le Burundi figurés sur la carte du continent Africain.

Le Rwanda et le Burundi, probablement les derniers pays découverts et colonisés en Afrique ?

En revenant sur le tracé final des frontières des cartographes européens, vous allez voir que le Rwanda et Burundi ne figuraient pas sur la carte avant 1945. Ceux qui disent que la frontière entre le Rwanda-Burundi fut établie en 1890 et mise à jour au point des détails ethniques compte tenu de l’espace des Bami, c’est du mensonge. Bien que, les ethnologues européens et les Pères blancs de l’église catholique contribuèrent à diffuser une histoire des groupes ethniques qui vivaient dans l’Afrique Orientale Allemande actuel Tanzanie, cela ne signifie pas que les évocations d’une tribu ou d’un royaume par les explorateurs sont le ticket-gagnant pour devenir un Etat. Sinon, les Luba, Kuba, les Kongo, les Bigo, … qui étaient de noyaux étatiques feraient la même chose ayant une histoire dans l’histoire du continent d’Afrique.

Ceux qui ont créé le Rwanda et le Burundi après la deuxième guerre mondiale, si nous revenons au retour sur le mensonge de la chancellerie européenne, avaient un objectif de laisser une porte d’entrée pour atteindre l’Afrique, plus particulièrement le Congo. C’est dans le cadre de la liquidation de l’Empire Colonial allemand par les Belges que ces derniers ont instrumentalisé deux groupes ethniques qui parlaient la même langue et ayant les mêmes coutumes pour servir leurs causes. Les allemands avaient choisi l’ethnie Tutsie comme la classe dominante traditionnelle mais sans oublier que chaque groupe ethnique avait son histoire généalogique. Les belges à leur tour, avaient confié le pouvoir du chef ethnique Tutsi, Yuri Musinga qui ne voulait pas se convertir au catholicisme à son fils Mutara Rudahigwa et avaient constitué une carte d’identité ethnique Tutsie dans ce qu’on appelait Afrique orientale Allemande.

L’histoire d’un pays ou d’un peuple ne se construit pas sur des mensonges mais plutôt sur ses origines. Sans histoire dans le rôle qu’a joué le continent Africain, le Rwanda s’est créé une histoire en jeu diplomatique pour survivre. Les dérives nationalistes de purification ethnique (Rwanda-Burundi) dont ils furent le théâtre, ne sont qu’un avatar récent du déséquilibre démographique et politique accéléré par les traumatismes de l’histoire coloniale et post coloniale. Ce n’est pas raisonnable que le Rwanda réclame des terres (Kivu) au Congo démocratique ou revoir les frontières du tracé final des frontières, de terres qui n’ont jamais existées. Seulement, il revient à la Tanzanie de prendre ses responsabilités en rattachant le Rwanda et le Burundi comme était à l’époque de l’Afrique Orientale Allemande.

Conclusion

L’objectif de cette analyse est aussi, et surtout, d’aider à comprendre le présent afin d’en dégager des perspectives d’action pour l’avenir du continent Africain longtemps escroqué par les colons. Et comme le Rwanda et le Burundi sont deux pays qui sèment la désolation dans la région des Grands-Lacs Africain et un cauchemar pour l’Afrique, il revient aux pays africains qui font leur histoire, de cesser leur coopération avec les pays considérés comme des laboratoires internationaux pour la déstabilisation de l’Afrique. La coopération entre ces deux Etats constitue une trahison et un danger pour les Etats africains.

Les mensonges pour faire les lobbies de la classe dominante traditionnelle et minoritaire en Afrique, on peut le regretter de la communauté internationale et de la chancellerie européenne qui ont défendu la position contraire pendant autant d’années au détriment des autres peuples africains. La communauté internationale devrait mettre fin à cette arnaque internationale contre l’Afrique et éviter de considérer encore le Rwanda comme son chevalier en armure étincelante pour faire son sale boulot.

Par Didier AMANI SANGARA, Analyste indépendant