Au moins 43 civils ont été massacrés dans la nuit du samedi 26 au dimanche 27 juillet 2025 à Komanda, en territoire d’Irumu (province de l’Ituri), lors d’une attaque sanglante attribuée aux rebelles ADF. Plusieurs habitants sont portés disparus et de nombreuses maisons ont été incendiées.
Le bilan, d’abord estimé à une trentaine de morts dimanche matin, s’est alourdi après la découverte de nouveaux corps. Ce nombre reste provisoire, les fouilles étant encore en cours et susceptibles de révéler d’autres victimes.
Selon des sources locales, les assaillants ont surpris des dizaines de civils rassemblés dans la salle polyvalente catholique du quartier Centre, où ils attendaient une activité ecclésiastique. D’autres villageois ont été exécutés dans leurs champs. Les assaillants ont incendié des maisons, des cases et des véhicules sur leur passage.
Certaines victimes ont été abattues par balles, tandis que d’autres ont été tuées à l’arme blanche, témoignent nos sources sur place.
Outre les morts, plusieurs civils ont été blessés et d’autres portés disparus. Les habitants s’interrogent sur la manière dont une telle attaque a pu se produire à proximité immédiate du centre de la cité, sans intervention rapide des forces de sécurité.
Les corps des victimes n’ont pas encore été levés. La population refuse toute inhumation tant que le drame n’aura pas été reconnu au plus haut niveau provincial, affirment nos sources locales.
Christophe Munyanderu, coordonnateur de l’ONG Convention pour le respect des droits humains (CRDH), dénonce « un acte de terreur prémédité ». Il décrit une atmosphère pesante, marquée par la peur, la colère et un sentiment d’abandon total. Pour lui, cette attaque prouve que la cité de Komanda reste une cible vulnérable, malgré la présence des services de sécurité dans la région.
Face à cette tragédie, la population de Komanda remet en cause l’efficacité de l’état de siège instauré en Ituri et au Nord-Kivu. Elle déplore l’incapacité des autorités militaires à enrayer les attaques récurrentes des rebelles ADF, responsables de massacres depuis plusieurs années dans ces deux provinces.