Une nuit de terreur a frappé les localités de Katana, Kavumu et Miti, au Sud-Kivu, du vendredi 7 au samedi 8 février 2025. Selon des sources locales, des éléments incontrôlés des FARDC, notamment du bataillon « Guépard », auraient mené des pillages, des violences et des exécutions sommaires, laissant derrière eux un lourd bilan d’au moins dix morts et de nombreux blessés. Des sources concordantes évoquent 12 morts, comme bilan provisoire.
À Mululu, un quartier du groupement de Miti, le nightclub-resto « La Sape » a été attaqué, causant au moins 9 morts. À Kavumu, un ancien candidat député provincial, Me Lavie Kalamokanji, figure parmi les victimes, selon des sources concordantes. Des pillages ont également été signalés à Katana et dans d’autres zones avoisinantes, où des militaires auraient ciblé des habitations et des commerces, semant la panique parmi les habitants.
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Des témoignages font état de violences inqualifiables. À Katana, des militaires auraient tenté de violer une accoucheuse avant qu’elle ne soit miraculeusement sauvée. Le Centre de santé Nuru a été pillé, contraignant les patients et le personnel soignant à fuir.
« 12 morts, plusieurs blessés et des biens emportés (bilan encore provisoire) en une seule nuit, du 7 février 2025, entre Katana, Kavumu et Miti, par certains éléments des FARDC. C’est trop ! La population de Katana a vécu une situation tout aussi intenable cette nuit-là. Il n’y a pas d’ennemis dans nos entités, ce sont plutôt nos militaires qui nous terrorisent ! », dénonce Me Pascal Mupenda.
Face à cette insécurité croissante, des citoyens indignés lancent un appel aux autorités pour une action urgente.
Une réunion d’urgence est prévue ce samedi 8 février à Bukavu, regroupant les ressortissants de Miti, Kavumu et Katana pour décider de mesures à prendre.
En réponse aux violences, le Gouverneur de province, Jean-Jacques Purusi Sadiki, a annoncé la tenue d’un conseil de sécurité restreint extraordinaire ce 8 février.
« Les décisions arrêtées pour juguler cette situation désastreuse et prévenir de nouveaux incidents feront l’objet d’une communication », a déclaré le porte-parole du gouvernement provincial.
Alors que la région de l’Est de la RDC fait face à de multiples conflits, les populations locales, censées être protégées par les forces armées, se retrouvent désormais victimes de ceux qui devraient les défendre.
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L’impunité et l’inaction risquent d’aggraver la méfiance et l’instabilité. Pour les habitants de Katana, Kavumu et Miti, la seule attente reste désormais des actions concrètes pour rétablir la paix et la sécurité.