Dans une correspondance datant du 1er septembre dernier et adressée au Président du Conseil de Sécurité des Nations-Unies, le Ministre congolais des Affaires Etrangères donne la récente position de la RDC sur le retrait programmé de la mission de l’ONU en RDC, la MONUSCO. Cette fois, le gouvernement de la RDC ne veut plus attendre 2024 mais demande que le retrait débute en décembre 2023.
« C’est pourquoi, dans le contexte délétère des tumultes politico-militaires de l’heure, notre Gouvernement estime que l’accélération du retrait progressif de la MONUSCO en ramenant son démarrage de l’horizon 2024 à la fin de l’année en cours (2023), s’impose pour non seulement désamorcer les tensions toujours croissantes entre elle et les populations congolaises et expérimenter d’autres mécanismes de collaboration avec les Nations Unies mieux adaptés aux circonstances du moment, mais aussi consolider le partenariat avec l’O.N.U. pour la paix sur base des besoins et priorités de la RDC. Quoiqu’il en soit, il est illusoire et contreproductif de continuer à s’accrocher au maintien de la MONUSCO pour restaurer la paix en RDC et stabiliser celle-ci », dit Lutundula.
Sous un ton ferme et solennel, Christophe Lutundula revient sur l’historique de la création de la MONUSCO rappelant au passage ses multiples échecs dans la pacification de la RDC. Il n’y va pas par le dos de cuillère.
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« Pour ce faire, le Gouvernement congolais demande au Conseil de sécurité d’instruire le Secrétariat Général de l’O.N.U ainsi que toutes les institutions du système onusien concernées de signer et d’appliquer, sans dilatoire ni faux fuyant, le plan de transition révisé de la MONUSCO dans la perspective du démarrage de son retrait à la fin de l’année en cours (2023) ».
Dans ce cadre, poursuit le chef de la diplomatie congolaise, il est nécessaire qu’au minimum certaines activités préparatoires soient mises en chantier. Il s’agit notamment de l’élaboration par l’État-Major Général des Forces Armées de la RDC (FARDC) et le Commandement des Forces de la MONUSCO du plan de désengagement et du chronogramme du retrait progressif des troupes onusiennes , la définition des modalités pratiques de transfert graduel des activités entre la MONUSCO – les Agences – les Fonds – les Programmes de l’ONU – le Gouvernement.
Parmi les activités préparatoires, le gouvernement cite la diminution progressive des effectifs de la MONUSCO, l’élaboration conjointe par le Gouvernement et la MONUSCO de la feuille de route opérationnelle de la transition.
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« Par ailleurs, le Gouvernement de la RDC se félicite du soutien du Secrétaire Général de l’O.N.U. au retrait accéléré de la MONUSCO. Il tient à préciser qu’il n’est nullement question de précipiter le départ de la MONUSCO du Congo, encore moins, de divorcer d’avec l’ONU. Bien au contraire, notre Chef de l’État, Son Excellence Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo et notre Gouvernement attachent la plus grande importance aux bonnes relations avec l’O.N.U qu’ils considèrent comme un partenaire incontournable à la restauration de la paix en RDC et à son développement socioéconomique. Ils restent convaincus que c’est dans la compréhension mutuelle, l’harmonie, la sincérité et avec plus de volonté politique qu’il sera possible de faire aboutir le laborieux processus de retour de la paix et de la sécurité à l’Est de la RDC ».
Cette position de la RDC se fonde globalement sur le bilan de la MONUSCO mais surtout sur son incapacité avouée de mettre fin à l’aventure du M23 soutenu par le Rwanda au Nord-Kivu.
Pour le Gouvernement de la République Démocratique du Congo, poursuit Christophe Lutundula, la priorité et l’urgence du moment est la fin de l’agression rwandaise et l’éradication des groupes armés terroristes dont le M23 pour restaurer la paix dans tout le pays, le stabiliser et mettre en œuvre son programme de développement national.
« En tous cas, le rétablissement de la paix est la condition préalable à son maintien. Il est illusoire de prétendre prospérer en matière de maintien de la paix dans un climat de guerre et d’insécurité. », dit-il.
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