Le retard accusé dans la formation du gouvernement en République démocratique du Congo impacte négativement sur le fonctionnement des institutions en laissant un vide dans l’administration pour ceux qui gèrent les affaires courantes.
C’est l’inquiétude de Jean-Bosco Muhemeri, acteur de la Société Civile à La Prunelle RDC.
Pour ce dernier, le système politique du pays est à la base de ce retard. Ceci se justifie par le temps pris dans la désignation de l’Informateur, du Formateur ainsi que la lenteur des acteurs politiques.
Ce fervent acteur de la Société Civile estime donc que cette lenteur cause un grand préjudice à l’État.
Étant dans un pays pauvre, il pense qu’on ne pouvait pas laisser le gouvernement en inaction pendant tout ce temps.
« Pour un pays qui est en guerre, on ne peut pas se permettre ça. Quand on regarde les défis sur le plan économique, sur le plan du développement, sur le plan social, sur le plan beaucoup plus sécuritaire et diplomatique, je me dis qu’on ne devait pas se permettre vraiment de laisser le pays dans une telle passivité ».
Jean-Bosco Muhemeri affirme que ce retard a déjà des impacts visibles.
« Oui, il y a un impact. Quand vous suivez la manière dont les administrations sont en train de fonctionner, il y a comme un libertinage. Quand vous voyez l’action de tous ceux qui conduisent les affaires courantes dans les ministères et dans les provinces, vous sentez vraiment qu’il y a un laisser-aller. On ne sent pas l’État, on ne sent pas qu’il y a continuité administrative. On sent vraiment qu’il y a un vide, un grand vide. Que ce soient les grands travaux, sont arrêtés, que ce soient les actions pour faire la traque des corrompus et corrupteurs, on sent que c’est arrêté. En tout cas, tout ce qui fonctionne bien c’est le détournement des deniers publics parce qu’ils ont le temps. Chacun est en train de voir avant de quitter le poste, qu’est-ce qu’il doit amener et tous ceux qui doivent intégrer les postes, se ruent vers le monnayage de leur nomination », a-t-il indiqué.
Cet acteur social de la ville de Bukavu rappelle que le mandat du Chef de l’État court et qu’il lui reste actuellement de 4 ans et 8 mois à la tête du pays.
Muhemeri regrette de constater qu’on ne sent pas les grandes décisions politiques majeures, quatre mois après sa réélection.
Il invite le Président Tshisekedi à prendre conscience de ce qu’il a promis au peuple Congolais durant la campagne et de ne pas s’amuser avec le temps.
Il convient de souligner que depuis sa réélection à la présidence du pays, y a déjà quatre mois la RDC n’a pas encore de gouvernement. Des consultations sont en cours avec des partis et regroupements politiques par la Première Ministre en vue de former ce gouvernement tant attendu.