Denis Mukwege n’a toujours pas officiellement annoncé s’il sera ou non candidat Président de la République Démocratique du Congo pour l’élection prévue en décembre 2023. Devant des centaines de jeunes de Bukavu ce dimanche, il a plutôt fortement critiqué le processus électoral en cours en RDC.
La Convocation de l’électorat de la présidentielle a été faite par la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI), et les candidats peuvent le faire dès ce 1er septembre. Mais Denis Mukwege fait durer le suspense.
Pourtant des centaines des jeunes réunis ce dimanche ont encore une fois appelé « l’homme de Panzi » à se porter candidat pour bâtir la RDC, leur pays.
« Nous allons subir la même chose aux prochaines échéances si notre jeunesse ne pose même pas la question de savoir pourquoi les cartes d’électeurs s’effacent après quelques mois. C’est une malhonnêteté et malheureusement toutes les grandes puissances soutiennent un processus qui nous amène vers une fraude massive qui n’a jamais existé. De l’indignation, il nous faut de l’action pour avoir des dirigeants que nous méritons », appelle Denis Mukwege.
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Prix Nobel de la Paix 2018, Denis Mukwege est fortement connu pour son engagement dans la défense des droits de l’homme et spécialement ceux de la femme. Des dizaines de femmes violées ont été prises en charge par lui et son Hôpital depuis des dizaines d’années.
Sollicité à maintes reprises pour se porter candidat Président de la République, « l’homme qui répare les femmes » préfère toujours garder le suspense. Dans une de ses sorties médiatiques, il c’était juste contenter d’annoncer qu’il avait compris les sollicitations des uns et des autres.
Devant des centaines de jeunes, Denis Mukwege continue à appeler que les jeunes soient prêts à exiger des conditions qui leur permettent de se choisir leurs propres dirigeants. Mukwege regrette que les congolais ne se soient jamais choisi leurs dirigeants depuis 1885, à l’Etat Indépendant du Congo.
« Dans trois mois, vous aurez la possibilité de sanctionner vos bourreaux malheureusement et on le voit très bien, vous êtes derrière des personnes que vous savez très bien qu’elles sont criminelles de sang, criminelles économiques, des personnes qui ont déjà fait 5, 10 ans sans rien faire pour vous mais que vous continuez à les soutenir », rappelle le Nobel de la paix 2018.
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Aussi, ces derniers mois, Denis Mukwege a multiplié des rencontres avec des personnalités politiques du pays après un périple occidental et africain.
Depuis quelques mois, des partis politiques ont aussi constitué un regroupement politique pour appuyer Denis Mukwege.
Dans son entourage, on annonçait toujours il y a quelques semaines qu’il se porterait candidat Président de la République. Mais il n’a rien évoqué ce dimanche, restant dans son rôle de lanceur d’alerte et de sensibilisateur.
« Par rapport aux élections, je pense que nous n’avons pas de certitude tel que nous le voyons. Beaucoup de jeunes ici, n’ont même pas de carte d’électeur. Et ces cartes s’effacent pour ceux qui en ont. Vous êtes-vous déjà posé la question de savoir comment on peut remettre des cartes d’électeurs en sachant qu’elles vont s’effacer dans six mois ? C’est votre droit qu’on vous arrache. Mais si vous ne faites rien aujourd’hui, on vous imposera des personnes le 20 décembre et vous allez accepter. Est-ce que ce sera une surprise ? Ça ne sera pas une surprise. C’est comme si nous avons perdu même le droit d’indignation », s’inquiète Denis Mukwege.
A-t-il renoncé à « réparer » le Congo comme insistent des nombreux acteurs sociaux ? Préfére-t-il attendre la suite d’après le 1er septembre? A-t-il encore besoin d’élargir ses soutiens à l’intérieur du pays pour multiplier ses chances de l’emporter. Le fera-t-il cette année? Des questions restées encore sans réponse.
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Cette année, le Président de la Fondation Panzi s’est beaucoup affiché avec des opposants du pouvoir de Kinshasa. En tout cas parmi les plus farouches. Les prochains jours vont certainement être révélateurs sur la stratégie choisie par celui que le monde vénère pour son combat et son engagement en faveur des plus faibles!
Bertin Bulonza, Freddy Ruvunangiza
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