Delcat Idengo, artiste musicien originaire de Beni, a été assassiné par balles ce jeudi 13 février 2024 à Sainte Monique, près de Kilijiwe, en territoire de Nyiragongo, à la périphérie de Goma au Nord-Kivu.

Selon des sources locales, il a été criblé de balles par des hommes armés alors qu’il tournait un clip pour sa nouvelle chanson « Bunduki za Kwetu » (Les armes de chez nous). Ce morceau dénonçait ouvertement l’occupation du sol congolais par le M23 et contenait un message adressé à l’armée rwandaise :

« Vous nous avez rendus étrangers chez nous, mais au fond de vos cœurs, nous savons que vous avez peur de nous. Sachez que votre aventure se limite ici. »

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Delcat Idengo s’était évadé de la prison centrale de Munzenze à Goma lors de la prise de la ville par les rebelles du M23, le 27 janvier dernier. Il avait été incarcéré à plusieurs reprises en raison de ses chansons critiques envers le régime du président Félix Tshisekedi.

Le gouvernement congolais a condamné cet assassinat. Patrick Muyaya, porte-parole du gouvernement, a déclaré sur X (ex-Twitter) :

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« Dans la liste de nos martyrs s’est ajouté aujourd’hui Delcat Idengo. Il avait choisi d’utiliser sa voix et son art pour dire NON à la barbarie rwandaise sur notre territoire. Pour lui, comme pour chacun de nos milliers de compatriotes tués par le Rwanda et ses complices, justice sera faite. »

Cet assassinat s’inscrit dans un contexte d’intensification de la violence à l’Est de la RDC. Les menaces contre les journalistes, activistes et acteurs de la société civile se multiplient, forçant certains à l’exil ou les réduisant au silence. En l’espace de 24 heures, deux activistes ont été assassinés : Delcat Idengo à Goma et Byamungu, membre du mouvement LUCHA, à Kalehe.

Freddy Ruvunangiza