Intervenons-nous

Après l’attaque sanglante qui a coûté la vie à 41 civils dans la nuit du samedi 26 au dimanche 27 juillet 2025, la cité de Komanda (territoire d’Irumu, Ituri) vit au rythme de la peur et du deuil. Les habitants, choqués, ont déserté les rues, les marchés et les lieux de culte, paralysant complètement la vie sociale et économique.

L’incursion meurtrière est attribuée aux rebelles ADF, affiliés à l’État islamique sous la bannière MTM/ISCAP, qui ont frappé cette agglomération située sur l’axe routier Mambasa–Bunia. Cette attaque, l’une des plus violentes de ces derniers mois, a plongé la région dans une psychose généralisée.

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Les assaillants ont pris pour cible des quartiers densément habités et des lieux de rencontre communautaires. Parmi les victimes figurent des hommes, des femmes et des enfants, dont plusieurs participaient à une cérémonie religieuse organisée pour le 25e anniversaire de la croisade eucharistique de la paroisse catholique Sainte Bienheureuse Annuarite.

Au-delà des pertes humaines, les dégâts matériels sont importants : des habitations ont été incendiées, des véhicules réduits en cendres, et des boutiques ainsi que des dépôts commerciaux pillés avant d’être brûlés. Certaines infrastructures de base ont également été détruites, selon des témoins sur place.

Une femme, brièvement retenue en otage, a été relâchée par les assaillants. Elle affirme avoir été chargée de transmettre un message de menace à la population. Ce témoignage, glaçant, illustre la stratégie d’intimidation et de terreur utilisée par les ADF pour pousser les habitants à fuir et à se soumettre.

En réaction, Christophe Munyanderu, coordonnateur de la Convention pour le Respect des Droits Humains (CRDH/Irumu), a exhorté la coordination des opérations Shujaa (FARDC-UPDF) à déclencher une riposte immédiate et ciblée contre les ADF dans leurs zones de repli. Il a également appelé les groupes d’autodéfense communautaires, tels que MAIC/Chini ya TunaFPIC/Chini ya Kilima et la FRPI, à renforcer leurs dispositifs sécuritaires pour protéger les villages environnants encore vulnérables.

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Depuis cette attaque, Komanda est plongée dans un silence glaçant. Les écoles, les marchés, les commerces et même les églises sont restés fermés. Les habitants vivent retranchés, redoutant une nouvelle offensive. Cette situation témoigne de la fragilité sécuritaire de l’Ituri, où la population se sent de plus en plus abandonnée.

Roger Kakulirahi

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