Au lendemain de l’accord de principe conclu entre le gouvernement congolais et le M23 à Doha, le Parti du Peuple pour la Reconstruction et la Démocratie (PPRD) brise le silence. Dans un communiqué officiel, le parti de l’ancien président Joseph Kabila plaide pour un dialogue inclusif et global, condition selon lui d’une paix durable en RDC.
Signé le vendredi 19 juillet 2025 à Doha, l’accord de principe entre le gouvernement congolais et l’Alliance du Fleuve Congo/M23 suscite à la fois des espoirs et de vives critiques. Si certaines capitales diplomatiques saluent cette avancée, plusieurs voix au sein de la classe politique congolaise dénoncent un processus opaque et excluant.
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Le PPRD, dans une déclaration rendue publique le 20 juillet et signée par son vice-président Aubin Minaku et le secrétaire général Emmanuel Ramazani Shadary, reconnaît l’accord comme « une étape », tout en affirmant qu’il « ne saurait être considéré comme une finalité ».
Le parti kabiliste appelle à « un dialogue national, inclusif et global », estimant que seule une approche concertée entre les forces politiques, sociales et communautaires permettra de construire une paix durable et une véritable cohésion nationale.
« Le PPRD reste disponible et engagé pour toute initiative visant à ramener une paix durable, une cohésion nationale réelle, et une gouvernance fondée sur le respect des institutions et des aspirations du peuple congolais », précise le communiqué.
Cette déclaration intervient alors que le parti fait lui-même face à des pressions judiciaires et politiques. Le ministère de l’Intérieur a récemment saisi la Cour constitutionnelle pour demander la dissolution du PPRD, accusant son fondateur Joseph Kabila d’avoir tenu des propos « complaisants envers le M23 » dans un média sud-africain.
Dans ce contexte, le Conseil supérieur de l’audiovisuel et de la communication (CSAC) a interdit aux médias congolais de diffuser toute information liée à Joseph Kabila ou au PPRD, une mesure jugée liberticide par plusieurs ONG de défense des droits humains.
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Entre tensions politiques, climat de censure et méfiance vis-à-vis du processus de Doha, la RDC semble suspendue entre une opportunité de paix et les risques d’une exclusion politique aux conséquences imprévisibles.
Reste à savoir si le président Tshisekedi acceptera d’ouvrir un nouveau cycle de dialogue national… y compris avec ceux que son gouvernement accuse aujourd’hui d’anticonstitutionnalité.