Les organisations humanitaires non Gouvernementales, Save The Children Mercy corps et l’interAction alertent l’opinion tant nationale et internationale sur la crise humanitaire que traverse actuellement les enfants et les femmes se trouvant dans des sites des déplacés et qui ont fui la Guerre entre le M23-RDF-AFC et l’armée congolaise.
Au cours d’une conférence de presse tenue ce Mercredi 22 Mai à Goma, ce consortium représentant la communauté des ONGs dit être venu en RDC pour s’imprégner de lui-même, la situation humanitaire actuelle.
« Ils ont constaté que le manque de financement est vraiment important et nous avons réfléchi qu’il faut qu’on mette un sparadrap sur une enflure. Et du coup, il y a un énorme besoin de rappeler le monde que même avec les crises qui sont en train de se faire à Gaza en Ukraine ou au Soudan qu’il est hyper important de mettre une attention significative sur le Congo », déclare Madame Cecilia Thiam, directrice humanitaire au sein de InterAction, une alliance de 163 ONGs basées aux Etats-Unis.
L’autre constat que ces organisations ont fait est que cette crise fait des victimes qui sont des civils et surtout des femmes et des enfants, notamment des filles.
« …et il faut la protection des civils et surtout la protection des femmes et des enfants et cela sera au centre des réponses que nous sommes en train de monter ».
Pour le directeur Pays de Save The Children en RDC, Mr. Greg Ramm, l’objectif de cette visite était aussi de montrer aux professionnels des médias qui ont des messages à l’extérieur du pays de montrer aussi à l’opinion internationale l’état actuel de la crise en RDC, pour mobiliser des ressources nécessaires afin d’assister les personnes en besoin.
« Les ONGs sont là mais elles ne suffisent pas pour répondre aux besoins. Mais tout d’abord on a besoin de la paix et il faut que toutes les parties prenantes au conflit trouvent une solution, on a besoin aussi de plusieurs ressources car le pourcentage que dispose les humanitaires est très faible actuellement afin de répondre aux besoins des nécessiteux », a-t-il fait savoir.
Ce dernier déplore le fait de constater qu’actuellement la RDC héberge des centaines de milliers d’enfants actuellement en déplacement suite au conflit.
Les interventions de toutes les parties prenantes ont tourné beaucoup plus sur un point essentiel qui concerne « la restauration de la paix » pour le retour des déplacés dans leurs milieux d’origine.
Pour l’ONG Mercy Corps, qui mène plusieurs interventions dans différents sites des déplacés autour de Goma et ses environs, la situation humanitaire dans l’est de la RDC a atteint un point critique et l’acheminement de l’aide devient de plus en plus difficile. Ceci suite à la persistance des conflits, ce qui a contraint des organisations humanitaires comme Mercy Corps à réduire le temps qu’elles passent sur les sites de déplacés en raison des risques sécuritaires constants liés aux bombes et aux combats violents qui se déroulent à proximité des sites des déplacés.
Les organisations humanitaires sont contraintes de répondre aux besoins d’urgence immédiats, en aidant les personnes déplacées à survivre au jour le jour, plutôt que de se concentrer sur le renforcement de la résilience et les solutions à long terme. Il ne peut y avoir de développement durable sans sociétés pacifiques, note les responsables de l’ONG Mercy Corps.
« Nous sommes confrontés à la perspective d’une « génération perdue ». Ignorer cette crise, c’est fermer les yeux sur des souffrances humaines à grande échelle.
Il est de notre responsabilité collective d’agir maintenant, en apportant le soutien et la solidarité nécessaires pour redonner espoir et reconstruire la vie des Congolais », a déclaré Madame Tjada D’Oyen McKenna, Présidente et Directrice Générale de Mercy Corps.
Pour rappel, selon le bureau de Coordination des affaires humanitaires (OCHA), depuis le début de l’année 2024, plus de 738.000 personnes se sont déplacées en RDC, portant le total à environ 7,2 millions de personnes déplacées. Les femmes représentent 51% de la population déplacée.
Plus de 80% des déplacements sont dus aux attaques et aux affrontements armés. Au cours des 3 derniers mois, le Nord-Kivu et l’Ituri sont les provinces où il y a eu le plus grand nombre de retours de personnes anciennement déplacées.
Freddy Ruvunangiza, depuis Goma
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