Intervenons-nous

Patience Bengehya, Bourgmestre de Bagira, a fermement exprimé son refus d’être contrôlé par les Conseillers Communaux nouvellement élus. Dans sa réponse à la correspondance du Président du Conseil Communal, suite à une préoccupation d’un conseiller communal datée du 25 septembre 2024, il accorde une attention particulière au contenu qu’il qualifie d’« imaginaire » et souligne des points cruciaux concernant les rôles et responsabilités au sein de l’administration locale.

Bengehya critique d’abord l’utilisation du terme « Honorable » par les Conseillers, précisant qu’aucune disposition légale ne justifie cette appellation pour leur fonction. Selon lui, seuls les Sénateurs et Députés peuvent revendiquer ce titre, tandis que les membres du Conseil communal doivent être désignés simplement comme « Conseillers Communaux », conformément à la loi organique n° 08/016 du 7 octobre 2008.

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Le Bourgmestre rappelle que, bien que les Conseillers municipaux soient élus, ils n’ont pas d’autorité sur les Bourgmestres, qui exercent leurs fonctions en vertu d’une ordonnance présidentielle. Il souligne que la structure administrative actuelle ne permet pas aux Conseillers de questionner ou de contrôler les Bourgmestres, car ceux-ci ne relèvent pas d’eux. Il cite également les propos du Président de l’Assemblée Nationale, qui avaient établi des orientations sur la coexistence entre les deux entités.
Bengehya insiste sur le fait qu’en attendant les élections de nouveaux Bourgmestres et Bourgmestres adjoints, les Conseillers ne sont pas habilités à poser des questions à ceux qu’ils n’ont pas élus. Il rappelle que la compétence administrative est d’attribution et souligne son statut en tant que chef de l’exécutif communal, placé sous l’autorité du Gouverneur de Province.
« J’aimerais, en outre, vous rappeler, Monsieur le Président du Conseil communal, que je suis Bourgmestre de la Commune de Bagira en vertu d’une ordonnance présidentielle, et qu’en administration publique, le parallélisme de forme est un principe sacro-saint. Conformément à l’article 60 de la loi organique n° 08/016 du 7 octobre 2008, le Bourgmestre est l’autorité de la commune. Il relève actuellement du Gouverneur de Province, qui est son chef hiérarchique. »
En somme, Patience Bengehya réaffirme son indépendance et son refus de collaborer dans un cadre qui, selon lui, ne respecte pas la hiérarchie et les dispositions légales en vigueur.
« Eu égard à ce qui précède, en attendant les élections de nouveaux animateurs élus (Bourgmestres et Bourgmestres adjoints), les Conseillers communaux ne sont pas habilités à questionner ceux qu’ils n’ont pas élus sur un certain nombre de points, la compétence administrative étant d’attribution. », poursuit-il.

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Bengehya rappelle que ces autorités, nommées par ordonnance présidentielle, continuent d’exercer leur pouvoir dans les entités qu’elles administrent.
 « Ils ne peuvent pas dépendre et/ou être contrôlés par les Conseillers municipaux, car ils ne relèvent pas d’eux. »
Cette correspondance du Bourgmestre de Bagira fait déjà des mécontents au sein de la Société Civile de l’entité qui fait pression pour que sa gouvernance soit contrôlée par le Conseil Communal de cette entité. Nombreux estiment que même si le Bourgmestre n’a paz été élu par les Conseillers Communaux, il ne perdrait rien à rendre des comptes à cet organe.
Suzanne Baleke
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