L’organisation La Prunelle RDC asbl a procédé ce vendredi au lancement officiel de la deuxième phase du projet « Tufaulu Pamoja 2 », un programme centré sur les résolutions 2250 (Jeunesse, Paix et Sécurité) et 1325 (Femmes, Paix et Sécurité) du Conseil de sécurité de l’ONU. L’événement s’est tenu dans la ville de Bukavu, chef-lieu du Sud-Kivu.
Financé par l’Ambassade de Suède à travers CAFOD, ce projet a pour ambition de renforcer la participation significative des jeunes et des femmes dans les processus de paix et les instances décisionnelles, en particulier dans un contexte régional marqué par des tensions sécuritaires persistantes.
« Dans cette période de crise, Tufaulu Pamoja est une mine d’or pour les jeunes. Ce qu’ils ont exprimé aujourd’hui montre leur désir de bâtir une société pacifique, sans haine. C’est cette énergie que nous allons canaliser », a déclaré Honneur-David Safari, chargé de projet Tufaulu Pamoja à La Prunelle RDC asbl.
Il a exhorté les jeunes à briser la peur qui freine leur engagement, et à poursuivre cette mission en tant qu’acteurs de changement dans leur pays.
Un appel à l’inclusion et à la cohésion sociale
Lors de la rencontre, Ciza Banyanga, un jeune leader malvoyant, a appelé à une prise en compte accrue des personnes vivant avec handicap, notamment les malvoyants, dans cette nouvelle phase du projet.
« J’aimerais que Tufaulu Pamoja 2 prenne davantage en compte les personnes vivant avec handicap. Elles aussi ont un rôle à jouer dans la construction de la paix », a-t-il plaidé.
De son côté, Thierry Rukata, coordinateur de l’organisation « Congo Témoin » asbl, a salué cette initiative comme une opportunité pour mobiliser une masse critique de jeunes et de femmes autour des idéaux de cohésion sociale et de paix durable.
« Dans un contexte où les discours de haine prolifèrent et où la justice populaire devient monnaie courante, cette phase du projet doit être un levier pour changer les mentalités et promouvoir le vivre-ensemble », a-t-il insisté, en appelant les jeunes à renoncer à toute forme de violence ou de barbarie.
Les participants ont unanimement salué la relance du projet, mais ont formulé un plaidoyer fort pour son extension aux huit territoires du Sud-Kivu, au-delà de la seule ville de Bukavu.
« La cohésion sociale et la participation des jeunes ne concernent pas que Bukavu. Nous demandons que le projet touche également les zones rurales, souvent oubliées alors qu’elles sont aussi confrontées à des défis majeurs de sécurité et de gouvernance », ont-ils déclaré.
Le projet Tufaulu Pamoja 2 s’étendra sur trois ans, de 2024 à 2027. Toutefois, pour Honneur-David Safari, ce n’est pas tant la durée qui compte, mais l’impact :
« Ce projet nous invite à réussir ensemble à construire une société de paix. Les jeunes auront toujours un choix : prendre les armes, et choisir la mort ou agir pour la paix et choisir la vie. Avec Tufaulu Pamoja, nous choisissons la paix, et donc la vie, la dignité ».