Intervenons-nous

Connu pour son sens d’humour et son franc parlé, Imani « Tshitshi », pour des amis et fans” Hassan Murhabazi Murabassan” est né le 17 novembre 1992 à Bukavu. Il est le fils du Révérend Pasteur Murhabazi Barati et de Munguakonkwa Jeannette.

A sa naissance son père était en voyage. Celui-ci aimait beaucoup le défunt Tshisekedi Antoine, explique Hassan. En retour de son voyage et en voyant son fils, il le nomma « Tshitshi ».

Hassan Murabazi a effectué ses études primaires à l’EP Imani/Panzi à Bukavu. Une école de renommée de l’Eglise protestante de Bukavu qui se situe dans la concession de la célèbre Université Évangélique en Afrique (UEA)

 Ensuite, il poursuit ses études secondaires à l’Institut Namurhera à Kaziba, un village se trouvant à plus de 50 Kilomètres de la ville de Bukavu où il obtint son diplôme d’Etat en 2012.

 A partir de là, il découvrira sa force pour la technique Radio et la chronique.

 Un technicien et journaliste hors pair 

Avant même de finir ses études secondaires, il avait déjà découvert en lui une passion pour le journalisme.  En 2009, alors qu’il était encore élève, Hassan réussit à obtenir une accréditation de Stagiaire à la radio Umoja de Kaziba où il a reçu ses premières leçons en journalisme.

« J’ai fait une formation organisée par le Centre Lokole et RHM (Radio Habari Maalumu), partenaires de la Radio Umoja », dit sous un air humoristique Hassan.

Grâce à ses aptitudes techniques, ce jeune garçon de moins de 20 ans à l’époque, a été formé comme technicien des médias, modulateur et chroniqueur. 

Hassan se performe très vite et gagne la confiance du chef de la radio Umoja. Une bonne année après, le petit Hassan, un élève de l’école secondaire dévient le Directeur technique de la Radio Umoja.

 Une passion pour le micro 

Étant à la technique, Hassan voulait toujours parler au micro. Jamais, il ne pouvait s’en passer.

Grâce à son courage et son amour excessif de la promotion de l’art local, il parvint malgré son âge décrocher une émission, la toute première d’ailleurs « Nyota ya Msani » littéralement « Étoile de l’Artiste ». 

Alors qu’il était bourré d’expériences et connaissances, Hassan Murhabazi se présente en 2013, comme stagiaire technique à la Radio Svein, cette fois à Bukavu, Chef-lieu de la Province. Et là, le petit loup sort de sa tanière pour démontrer son talent.

Hassan propose alors aux dirigeants de la Radio Svein, une radio quasiment inconnue à Bukavu à l’époque, son émission fétiche mais sous le nom de « Mtazamo wa wasanii ».

Cette émission lui a valu une popularité. Il sera notamment au même moment nommé Directeur Technique Adjoint pendant deux ans.

De 2013 jusqu’en 2021, Hassan est Journaliste permanent, chroniqueur et technicien à la radio Svein où il se créa des fans et des amis à Bukavu.

En plus des diverses animations d’antenne thématique, il présentait deux émissions virales notamment « Mtazamo wa Wasanii » et « Mkate ».

« Mtazamo wa Wasanii » qui était une émission artistique faisant la promotion des artistes locaux et de la musique locale mais aussi en conservant un aperçu sur la musique nationale qu’internationale.

« Mkate » en français « Pain », la deuxième émission phare, après la « Tribune du changement », l’émission principale de la Radio présentée par le célèbre Directeur de la Radio Svein de l’époque, Honneur-David Safari.

« Ces deux émissions de la Radio Svein, l’une en français et l’autre en Swahili ont créé une audience un peu particulière à la radio Svein. Ces deux émissions parlaient sans ambages des maux qui gangrènent à l’époque la province du Sud-Kivu. Ils parlaient souvent de la gouvernance de l’irresponsabilité des autorités tant politiques, administratives, ecclésiastiques que coutumières », témoigne un auditeur de la radio Svein, resté toujours admiratif de « Honey Murhabassan ».

A travers cet émission « Mkate », Hassan s’est créé un monde et une notoriété autour de lui.

Ces émissions étaient suivies par toutes les catégories de personnes et en moment ça aller lui coûter la vie.

« Il avait été enlevé pendant trois jours. Nous avons failli le perdre parce qu’il dénonçait la mauvaise gouvernance », témoigne un de ses anciens collègues de travail.

Le mardi 11 septembre 2018 pendant qu’il se préparait pour aller affronter les examens de la seconde session à l’Université officielle de Bukavu, il a été enlevé par des personnes inconnues.

Il sera retrouvé après 3 jours à Kabare dans un état de faiblesse. La population, les journalistes et des organisations internationales de partout au Congo étaient déjà alertés.

A Bukavu, la tension montait d’un cran dans des quartiers populaires comme Kalengera, Brasserie. Des habitants réclamaient alors ce célèbre animateur qui ne cache pas son admiration pour le Docteur Denis Mukwege, prix Nobel de la paix 2018.

Retrouvé, il sera hospitalisé à l’Hôpital de Panzi où il a pratiquement fait 9 jours des soins psychosomatiques. Après son rétablissement, plusieurs organisations des droits humains (DH) étaient prêtes pour financer sa sortie dans le pays pour l’épargner de tout danger.

Ce jeune brave n’était pas prêt à l’époque d’abandonner sa lutte, même au prix de sa vie.

Hassan poursuivra donc son rêve : celui d’être la voix des sans voix, il affronta ses peurs et retourna au micro. 

Hassan pense qu’il est préférable de dire la vérité même quand elle blesse pour qu’elle soigne les âmes. « Dire la vérité, c’est le début du changement », c’est sa phrase fétiche, empruntée de son modèle, Denis Mukwege.

Lire aussi: Sud-Kivu; le célèbre journaliste Hassan Murhabazi fait une pause et s’engage en politique

Cette année-là, les élections générales s’organisent dans un contexte de tensions extrêmes. Les fans de Hassan Murhabazi lui conseillent alors de se porter candidat Député provincial. Lui, qui était devenu le symbole de la résistance pour la jeune génération.

Il rejettera cette offre estimant que micro était suffisant pour parler au nom des plus faibles.

En 2021, pour des raisons personnelles, il démissionne de la radio Svein.

En cette même année, il rejoint la Radio Jambo FM, pour poursuivre ses ambitions de défenseur de droits de l’homme. 

Pour son talent, il est sollicité par Afrodiaspo, une presse tenue par un congolais de la Diaspora et basée dans la capitale Congolaise.

« Le Directeur de la Radio Afro Diaspo, organisateur de la formation à laquelle j’avais participé, m’a pris comme Coordinateur de sa Radio en Afrique », dit-il.

Grace à son talent de « touche à tout », il est devenu une référence et un modèle dans l’art oratoire et la chronique à Bukavu.

Actuellement, Hassan Murhabazi anime de grands festivals dans la ville de Bukavu et d’ailleurs.

Le plus récent festival animé par lui est la 2ème édition du « Festiras » qui amène des artistes internationaux à Bukavu.

Du journalisme à la politique

Hassan Murhabazi, a annoncé, il y a peu, son entrée officielle dans la politique. 

Celui-ci veut désormais devenir un parlementaire au vrai sens du mot.

Dans une conférence de presse, il précisera qu’il ne se présente pas pour « faire la politique » des politiciens congolais qui sont devenus, des « démagogues » mais pour plaider la cause de la population, longtemps oubliée.

« Je n’y vais pas pour faire de la politique mais pour défendre la population », soutient-il.

Hassan Murabazi a donc mit une pause à sa carrière journalistique et s’engage à défendre le bien de la population Sud-Kivucienne en général et de la Ville de Bukavu en particulier. Une tâche qu’il n’a pas arrêtée de faire au micro. Sera-t-il capable de porter la même ardeur de défenseur des plus faibles s’il est élu à l’Assemblée Provinciale du Sud-Kivu?

Lire aussi: Bukavu; le journaliste Hassan Murhabazi libéré après plusieurs heures entre les mains de la police

Pour ne pas être contradiction avec son combat, il a plutôt choisi un parti d’opposition qui est peut-être le reflet de cette opposition au système qui gouverne le Congo depuis des années !

 Marina Mwanda et Fidèle Ushindi

Share.
Leave A Reply

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.