Intervenons-nous

Le groupe d’experts des Nations-Unies sur le Congo, a indiqué dans un rapport que les groupes armés M23 et Twirwaneho ont recruté dans la région, notamment, des jeunes Banyamulenge pour pouvoir gonfler leurs effectifs.

Ce groupe dit avoir documenté le recrutement massif, l’entrainement et l’utilisation d’enfants dans les hostilités par les Twirwaneho et les M23.

Lire aussi: RDC: le gouvernement fait un bilan de 17 morts,11 blessés et 213 disparus dans l’attaque des Twirwaneho à Kipupu

Comme en 2012, le M23 a tenté de se faire des alliés dans le Sud-Kivu, en particulier les Twirwaneho et la RED Tabara, mais aussi d’autres groupes armés.

L’objectif, selon un rapport du Groupe d’Experts de l’ONU,  étant d’ouvrir un deuxième front au Sud-Kivu.

Plusieurs personnes ont joué un rôle clé dans ce rapprochement. C’est par exemple Charles Sematama, ancien aide de camp de Laurent Nkunda et déserteur des FARDC qui a rejoint les Twirwaneho en février 2021. Il était le principal intermédiaire avec Sultani Makenga.

Sematama est notamment passé par son proche parent, Saint-Cadet Ruyuzangoma pour coordonner le rapprochement.

Au départ, Makanika doutait du soutien des Twirwaneho au M23, essentiellement en raison de l’absence de soutien de la communauté Banyamulenge au sens large au M23 et au Rwanda.

Cette situation a créé des tensions au sein du commandement des Twirwaneho, expliquent les experts.

Après sa participation aux pourparlers de Nairobi, en novembre 2022, Saint Cadet ainsi qu’un membre éminent de la « Mahoro Peace Association », Lazare Sebitereko ont fait campagne pour encourager la communauté Banyamulenge de Nairobi à soutenir financièrement le M23 et les jeunes Banyamulenge à rejoindre les rangs des Twirwaneho.

« À la mi-janvier 2023, Saint Cadet, accompagné de Willy Munezero et de Jules Rutebuka, a rencontré les dirigeants du M23 à Bunagana. D’après plusieurs sources, le colonel Moïse Byinshi Gakunzi, un déserteur Banyamulenge des FARDC, a rejoint le M23 en mars 2023, pour soutenir l’ouverture d’un second front du M23 à Kalehe, au Sud-Kivu. Un général de la RDF, Vincent Nyakarundi a également été cité comme ayant participant ».

Recrutement                                                                  

Depuis la fin de 2021, des campagnes de recrutement sont organisées à l’intention des jeunes Banyamulenge vivant au Burundi, au Kenya et en Ouganda. De jeunes recrues ont été envoyées dans les camps du M23 par les villes frontalières de Kisoro et de Bunagana, toutes deux situées en Ouganda.

Lire aussi: Tommy Tambwe Ushindi au P-DDRC-S : la nomination qui pose problème !

« Au moins 80 Banyamulenge ont été recrutés au Kenya pour le M23. Plusieurs ex-combattants Banyamulenge du M23, des responsables locaux Banyamulenge et des membres de la Société civile en République démocratique du Congo et au Kenya, ainsi que des jeunes Banyamulenge, ont indiqué que la majorité des jeunes Banyamulenge avaient été trompés et orientés vers le M23 au lieu des Twirwaneho. Le Groupe d’experts a recueilli des preuves selon lesquelles plusieurs organisations représentant les intérêts des Banyamulenge en République démocratique du Congo et dans l’ensemble de la région étaient associées au mécanisme de recrutement au niveau régional. D’après plusieurs sources, des personnes appartenant aux antennes locales de la Mahoro Peace Association ont apporté un soutien financier à ce mécanisme de recrutement, notamment Willy Munezero et Jean-Luc Muvura au Kenya », lit-on dans ce rapport.

Le Groupe d’experts a établi que le M23 a exécuté au moins huit Banyamulenge, recrutés au Kenya et en Ouganda, alors qu’ils tentaient de fuir le groupe. Plusieurs recrues Banyamulenge ont également été tuées lors des combats entre le M23 et les FARDC.

La Rédaction
Share.