Culture Lega : bientôt le prochain « Lutende » !

C’est une culture qui est restée presque secrète et taboue au Sud-Kivu et chez les balega en général. Pourtant, des nombreux jeunes se rendent chaque année chez le « Kimbilikiti » pour le rite initiatique appelé le « Lutende », le « Yando » ou encore le « bwali ».

Ce mois de Juillet, des nombreux jeunes, principalement les étudiants et élèves quitteront les grandes villes pour prendre le chemin de cette cérémonie de plusieurs semaines dans l’espace lega. Shabunda, Mwenga, Pangi, Walikale, Kasongo,…

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Premièrement, les jeunes doivent être exclusivement des garçons, généralement des majeurs, ne pas avoir de problème de santé mentale, réduisant ses capacités psychiques,… !

Cette tradition du « Lutende » lega se perpétue depuis des années et est une sorte de fierté pour des nombreux balega encore conservateurs. Durant deux mois, l’initiation traditionnelle se déroule en pleine forêt, loin des curieux et des habitations. Ne sont autorisés à y accéder : les personnes qui, elles, aussi ont déjà été initiées ; toujours de sexe masculin.

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Le candidat dit « Mutende » est formé pour sa vie d’adulte. Il apprend, [du moins pour ce qu’on peut dire clairement], différents métiers, (la pêche, la chasse, etc. des bribes de médicine traditionnelle, la culture lega qui lui permettront d’affronter la vie conjugale et aussi valoriser la culture durant toute sa vie. Bref, une véritable initiation des jeunes.

Pendant cette période, le « Kimbilikiti » appelé encore « dieu protecteur de la culture », reste toujours actif et sa voix ne cesse de résonner en pleine forêt en attente de nouveaux candidats pour l’intégration.

Une autre particularité : les conversations autour de ce rituel doivent impérativement avoir lieu entre initiés (circoncis) dans la plus grande discrétion sous peur d’être frappé par un mauvais sort. Ce qui explique évidement comment tous les jeunes font semblant quand on leur pose des questions.

Ces jeunes hommes initiés lega sortent de la forêt après environ deux mois d’initiation par le mwami Kimbilikiti.

En attendant, à Bukavu, plusieurs familles s’apprêtent à laisser leurs enfants rejoindre le lot des initiés du « Lutende ». D’autres un peu plus progressistes résistent désormais à cette tradition, sans forcément la critiquer en public.

Jean-Luc M.