Intervenons-nous

Le député provincial Prince Kihangi alerte sur des violations « flagrantes » des droits humains dans la région de Pinga, située en territoire de Walikale, au Nord-Kivu, par des responsables de la Police nationale congolaise (PNC).

Dans un communiqué de presse paru ce mardi 24 janvier 2023, l’élu de Walikale précise que des personnes adultes et mineures font continuellement l’objet des arrestations arbitraires et des détentions illégales dans plusieurs cachots de la place.

Celui-ci accuse le Commandement de la Police de la place, d’être à la base de cette situation. Selon lui, ces violations sont également entretenues sous l’impulsion du commandant de district basé à Kichanga, dans le territoire de Masisi.

Sur place, les amendes sont imposées aux citoyens, les obligeant d  vendre leurs champs, parcelles et autres biens de valeur. Selon Prince Kihangi, les défenseurs des droits humains évoluant dans la région de Pinga font également l’objet des intimidations et menaces qui les obligent, dit-il, d’observer passivement les tracasseries et violations des citoyens. Certains acteurs de la Société Civile seraient même contraints de quitter la zone.

« Des personnes adultes et mineures font continuellement l’objet des arrestations arbitraires et des détentions illégales. Les amendes imposées aux citoyens sont devenues trop exorbitantes les obligeant de vendre leurs champs, parcelles et autres biens de valeur. Certains cas de torture ont déjà été rapportés. Les détenus n’ont accès ni à l’eau potable, ni aux soins de santé et encore moins à l’alimentation. Les cachots ne respectent aucune condition hygiénique. Les détenus vivent dans un environnement malsain. Dans leur détention, aucun délai n’est fixé. Tout dépend de la volonté de celui qui arrêté. Lorsque les familles des détenus apportent à manger à leurs membres détenus, l’accès de cette nourriture au cachot est conditionné par le payement d’une certaine somme d’argent aux services de sécurité du cachot », a-t-il indiqué.

Et d’ajouter que:

« Le dernier cas en date est celui d’un Jeune mineur, Joseph MIANO Christian, âgé de 15ans, élève régulièrement inscrit en 7ème année de l’Institut Tutuadi à Pinga. Accusé d’agression sexuelle sur sa collègue de classe mineure, ce jeune mineur a été arrêté à Pinga, le 14 janvier 2023 et jeté au cachot par le commandant de la Police contre les Violences Sexuelles (PVS), Jean Paul MUHINDO. Après six (6) de détention, pour n’avoir pas été en mesure de payer 300.000 francs exigés de ses parents, le Jeune mineur a été amené au cachot de Kichanga dans le Territoire de Masisi où il a été jeté dans un cachot occupé par des adultes qui l’ont sérieusement tabassé. Alors que la présumée victime nie le fait et ses parents ne reconnaissent aucun acte de viol commis sur leur enfant, la Police continue de détenir le Jeune mineur Joseph MIANO Christian au cachot de Kichanga, voici trois (3) jours, dans des conditions flagrantes de violations de ses droits, sous prétexte qu’il devait être amené à Goma. Ainsi, depuis la date de son arrestation jusqu’au cachot de Kichanga, le Jeune mineur Joseph MIANO Christian vient de totaliser dix (10) jours de détention entre Pinga et Kichanga », a-t-il ajouté.

Pour faire face à cette situation, le Député Provincial Prince Kihangi appelle le commissaire principal provinciale de la PNC Nord-Kivu de diligenter des enquêtes sérieuses sur le cas du jeune mineur Joseph Miamo Christian, et de procéder dans l’urgence à la mutation des commandants cités, afin de redorer l’image de la PNC.

Magloire Tsongo depuis Goma

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