14 mai 2000-14 mai 2024, 24 ans jour pour jour depuis les massacres de Katogota dans la Plaine de la Ruzizi, territoire d’Uvira au Sud-Kivu. 24 ans après, les victimes n’ont cessé de réclamer que justice et réparation soient faites.
En effet, selon le Rapport Mapping des Nations Unies, le 14 mai 2000, des éléments de l’ANC (la branche armée du groupe rebelle Rassemblement Congolais pour la Démocratie) ont tué plusieurs dizaines de civils dans le village de Katogota, entre Bukavu et Uvira, dans le territoire d’Uvira.
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Les militaires sont arrivés à Katogota en camion et ont commencé à tuer les villageois, maison par maison. Certains ont été tués par balle et d’autres sont morts brûlés vifs lorsque les militaires ont incendié leurs maisons. Le nombre total de victimes est difficile à estimer car les militaires ont interdit l’accès au village pendant plusieurs jours au cours desquels ils ont brûlé et jeté de nombreux corps dans la rivière Ruzizi. Le massacre a été commis suite à la mort d’un commandant de l’ANC dans une embuscade attribuée aux éléments du CNDD-FDD.
Ce mardi 14 mai 2024, les familles des victimes et la communauté de Katogota ont commémoré ce sombre anniversaire des massacres avec la même douleur qu’il y a 24 ans.
La cérémonie commémorative de ces massacres de Katogota a été précédée par une procession à la Rivière Ruzizi où plusieurs corps avaient été jetés.
Des habitants y ont jeté des gerbes de fleurs en mémoire des victimes. Une messe a par la suite été dite à l’église catholique de la place!
Mulala Ngwasi, leader local ne comprend pas comment 24 ans après, aucune enquête officielle n’a jamais été effectuée pour rendre justice aux victimes.
Ce leader local pense que le respect aux morts doit impérativement passer par l’érection du monument en mémoire des victimes.
Il plaide également pour l’organisation des séances de sensibilisation en milieux scolaires et au sein de la communauté sur le pardon et la place de la justice transitionnelle pour la promotion de la cohésion sociale.
Entre-temps, les démarches pour l’implémentation des mécanismes de justice transitionnelle évoluent bien à en croire Bagalwa Muhara Président du comité des victimes.
Depuis le début de la commémoration de cet événement douloureux, des habitants de Katogota expriment leur désolation face aux événements du 14 mai 2000. Nombreux se sont souvenu de leurs proches, parents et enfants tués à coups d’armes blanches ou à feu.
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Des rescapés expliquent par exemple que nombreux de leurs proches étaient égorgés et jetés dans la rivière Ruzizi pour effacer les traces. Mais à Katogota comme ailleurs où ces crimes odieux ont été commis, les victimes directes et indirectes refusent de baisser les bras aussi longtemps que la justice ne dira pas son dernier mot.
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