L’organisation sans but lucratif « Action de Recherche pour la Paix, le Développement et la Promotion Paysanne (ARPDP) a rendu public le rapport de sa recherche menée en province du Sud-Kivu. Une recherche ayant porté sur la Dynamique des Conflits et la résilience des communautés dans l’Est de la République Démocratique du Congo. La recherche effectuée d’avril à juillet 2024 concerne les territoires de Kabare, Kalehe et Uvira.
Les résultats de la recherche ont été rendus publics ce samedi 21 septembre à l’occasion de la Journée Internationale de la Paix.
L’organisation est partie avec une principale question de recherche : pourquoi la persistance des conflits dans les provinces du Kivu et la région des Grands-Lacs ?
Lire aussi: Paix et sécurité au Sud-Kivu : ACMEJ propose la mise en place des Parlements Locaux Communautaires (PLC)
Objectifs, offrir aux populations victimes des guerres et des méfiances mutuelles, un espace neutre pour leur participation à l’identification des solutions; constituer un catalyseur qui permet d’engager la population dans un processus de diagnostic collectif sur les défis à la paix auxquels la province du Sud-Kivu et les régions des grands lacs sont confrontées.
A travers la démarche, l’ARPDP et ses organisations partenaires entendent apporter, à partir des résultats de cette recherche, sa pierre à l’édifice d’où à la recherche d’une paix durable dans la province du Sud-Kivu
Les résultats de recherche démontrent que chaque communauté a confirmé de disposer d’un groupe armé crée suite aux difficultés sécuritaires rencontré par sa population
Selon eux, les Batembo avaient beaucoup contribué à la libération du pays le Zaïre sous la dictature de Mobutu, aux côtés des troupes de l’AFDL ensemble avec d’autres communautés,
Les batembo se sont vue délaissés par le gouvernement de Kinshasa et la population
Par ailleurs, les FDLR et Interahamwe s’étaient retourné contre la population batembo qui les avaient accueilli, hébergé, nourri et protéger contre les poursuites multiples;
« Se sentant abandonné par le gouvernement, après beaucoup de souffrance, les jeunes Batembo sous la bénédiction de la notabilité avaient décidé de s’unir comme un seul homme en vue de combattre ses tueurs. D’où la naissance du mouvement Mai-Mai, aujourd’hui Rai Mutomboki. Né pour protéger sa population », note la recherche.
Aussi, les chercheurs notent que les stéréotypes et les identités ne sont pas une cause suffisante pour occasionner des conflits, et plus spécialement les conflits violents
La recherche note tout de même que les manipulations politiciennes dont on fait l’objet, ces stéréotypes et ces identités ont fini par les ériger en facteurs de conflits particulièrement dévastateurs.
C’est ainsi que la population fut victime des tueries en masse, des viols sexuels, de spoliations des champs et d’autres barbaries des FDLR et Interahamwe qui s’étaient déversé sur le sol Batembo
Les résultats de la recherche montrent également que les stéréotypes identitaires existent dans toutes les communautés et d’une manière particulière dans les trois territoires entre autre Kalehe, Kabare et Uvira en province du Sud-Kivu ainsi que dans la région des Grands-Lacs africains.
Parmi les conséquences identitaires qui résultent de la manipulation et le positionnement politicien se trouve notamment le clivage « d’autochtone » qu’on observe surtout dans les territoires de Kalehe, Kabare et Uvira, qui se nourrit de la logique dite « indigène » ou étrangère », fait remarquer la recherche.
Des reproches entre communautés
La recherche révèle que toutes les communautés de Kalehe ont reproché aux Hutu d’avoir intégré les éléments FDLR au sein de leur communauté pour des fins électorales (afin de se constituer un grand nombre d’électeurs)
L’ensemble de tous ces éléments font que la cohabitation entre les différentes communautés du territoire de Kalehe soit fragile.
Dans le cadre de positionnement politique, chaque communauté se range derrière les membres de sa communauté pour un positionnement politique ce qui provoque la méfiance, les divisions et des injures au sein des communautés.
Facteurs des divisions
La recherche de l’organisation identifie des facteurs des divisions qui alimentent les conflits qui déchirent la province du Sud-Kivu et la région des Grands-Lacs. Il s’agit entre autre de l’exploitation illicite et illégale des ressources naturelles, la mauvaise gouvernance et les défaillances démocratiques, la persistance des groupes armés, le positionnement politique ou encore les stéréotypes et les manipulations identitaires.
Synthèse des massacres commis par les FDLR
La recherche a réussi également à faire une synthèse des abus et massacres commis par les Forces Démocratiques pour la Libération du Rwanda (FDLR) dans le territoire de Kalehe.
Ces massacres ont fait au moins 582 morts, 211 blessés. Par ailleurs, au moins 142 femmes ont été violées aux côtés de 790 maisons incendiées depuis pratiquement 1994.
Les massacres se sont essentiellement passés dans des villages des populations batembo à Mutare, Misimba, Remeka, Lulere dans le Ziralo, Bugaru à Kalonge, Iremya, Chibeshero, Mianga et Minda, Muhaki, Makwe, Mumbili, Lumenje, Charamba. D’autres villages concernés par ces massacres des FDLR sont Lukando, Kashewe, Lwisi, Chipopo, Chambucha, Kachiri, Bitale, Bukondo, Birame, Chabunda et Kamananga.
Recommandations :
L’organisation sans but lucratif « Action de Recherche pour la Paix, le Développement et la Promotion Paysanne (ARPDP) fait plusieurs recommandations.
A la communauté internationale, l’organisation recommande d’inscrire sur les rapports internationaux les massacres de la population Batembo par les FDLR, de coopérer sans hypocrisie avec le pouvoir de Kigali et de Kinshasa en vue de rapatrier dans leur pays d’origine, tous les Interahamwe, les FDLR et populations rwandaises qui errent encore dans les montagnes de Kalehe, Masisi et Walikale et Fizi, Mwenga et Shabunda afin de construire la sécurité et la cohabitation pacifique de ces deux pays naturellement frères.
L’organisation recommande d’indemniser les victimes et les survivants des massacres par la construction des habitations détruites par les massacreurs FDLR Rwandais, de réhabiliter les infrastructures de base dans tous les sites de différents massacres (routes, hôpitaux, écoles, marchés, adduction d’eau,….
Au Gouvernement Rwandais, l’organisation recommande de récupérer, mettre à la disposition du TPIR tous ses citoyens Hutu-FDLR, CNRD appelés aujourd’hui MCDPN en vue d’une paix durable dans la région des Grands-Lacs
Au Gouvernement de la RDC, L’organisation « Action de Recherche pour la Paix, le Développement et la Promotion Paysanne (ARPDP) demande de protéger la population Congolaises contre toutes les attaques des FDLR-MCDPN qui ères encore sur le sol congolais, sécuriser les zones abandonnées par la population en vue de favoriser le retour des déplacés internes dans tous les villages, réhabiliter les infrastructures de bases dans les villages ayant connu les massacres comme cité dans le présent rapport, identifier et mettre à la disposition de la justice toutes personnes identifiées comme sponsor des groupes armés
ARPDP lui demande aussi d’identifier et mettre à la disposition de la justice tous politiciens qui alimentent les conflits ethniques pour un positionnement politique, de sensibiliser la population à fin d’éviter les comportements de globalisation et des stéréotypes entre communautés de la province du Kivu et inter territoire.
L’ARPDP appelle aussi à la sensibilisation de la population sur la cohabitation pacifique entre communautés de la zone.
Lire aussi: Sud-Kivu: élu Gouverneur, Jean Jacques Purusi veut amener toutes les communautés sur une même table pour la paix, la stabilité et la tranquillité
L’ARPDP recommande aussi de traduire en justice (CPI) les auteurs des tous ces massacres perpétrés à l’endroit des compatriotes congolais afin d’obtenir réparation.
A la population locale, l’organisation ARPDP recommande de dénoncer tout mouvement ou présence de ces éléments, massacreurs FDLR partout auprès de services de défense et de sécurité.
De ne jamais et alors plus jamais collaborer et/ou héberger les FDLR car, leur générosité envers ces groupes leur a valu les massacres de leurs frères et sœurs.