En visite dans la ville d’Uvira, le gouverneur du Sud-Kivu, Jean-Jacques Purusi, a déclaré que tous les mariages célébrés dans les zones actuellement sous contrôle des rebelles du M23-AFC sont illégaux. Il accuse ces unions de contribuer indirectement au financement de la rébellion.
Lors d’un meeting tenu ce mardi 20 mai, le gouverneur a affirmé que ces actes n’ont aucune valeur légale tant qu’ils sont établis sous l’autorité d’une administration rebelle.
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« Même ceux qui se sont mariés dans les territoires occupés par les rebelles n’ont pas contracté un mariage légal. Ce n’est pas un acte patriotique, car l’argent versé a servi à financer les rebelles », a-t-il martelé.
Une déclaration controversée
Selon Jean-Jacques Purusi, les citoyens désireux de se marier doivent attendre le retour du régime légal de Kinshasa pour que leurs unions soient reconnues par l’État congolais. Une position qui a rapidement suscité un flot de réactions sur les réseaux sociaux.
Pour certains internautes, ces propos sont perçus comme une attaque contre une population qui a résisté aux violences, malgré les conditions d’occupation.
« Donc selon lui, les habitants des zones occupées n’ont pas droit à la vie normale ? Qu’il commence d’abord par annuler les mariages célébrés avant l’indépendance pour voir », s’indigne Zama Musoba.
Réflexions sur la légalité et la dignité
D’autres commentateurs rappellent que le contexte de l’Est de la RDC a toujours été marqué par des conflits, et que les populations ont continué à vivre, à aimer et à se marier, malgré les soubresauts.
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« Il y a toujours eu des rébellions ici, et les gens se sont mariés. Ces mariages ont toujours été reconnus. Je croyais que, comme il est professeur, il maîtrisait mieux l’histoire de notre pays… hélas », commente un autre internaute.
Une question de droit ou de survie ?
Cette déclaration soulève une interrogation plus large : le droit au mariage doit-il être suspendu en temps de guerre ? Pour beaucoup, la vie continue malgré les conflits, et restreindre ce droit revient à nier la dignité des populations concernées.