L’opposition politique et les forces sociales du Sud-Kivu ont exprimé, ce vendredi 10 février 2025, leur ferme condamnation des exactions récentes commises par des éléments indisciplinés des Forces Armées de la République Démocratique du Congo (FARDC) dans plusieurs régions de la province. Ces actes, survenus entre le 5 et le 8 février 2025, ont fait plus d’une dizaine de victimes et ont causé d’importantes pertes matérielles et des déplacements massifs dans des zones telles que Katana, Kavumu, Miti, Bukavu et la Plaine de la Ruzizi.
Le bloc de l’opposition a fermement condamné ces « bavures » et exprimé ses sincères condoléances aux familles des victimes. Ces violences, qualifiées de « barbares et inciviques », ont non seulement déstabilisé les populations locales, mais ont aussi aggravé la crise humanitaire en provoquant des déplacements massifs. L’opposition a ajouté que ces actes auraient pu être évités « si une gouvernance de qualité avait été mise en place », pointant l’absence de leadership efficace et accusant le régime actuel d’avoir contribué à l’appauvrissement et à l’abandon du peuple.
« Le bloc de l’opposition politique et des forces sociales au Sud-Kivu exprime ses vives condoléances et sa sympathie envers les familles éprouvées et/ou affectées par ces actes barbares et inciviques, qui auraient malheureusement pu être évités dans un peuple déjà tristement affecté par les conséquences directes et indirectes de la guerre, si une gouvernance de qualité avait été présente », ont déclaré les responsables de l’opposition. « Ces actes barbares commis par des militaires indisciplinés ont entraîné le déplacement d’un grand nombre de personnes, ce qui a accru le nombre de déplacés internes et exacerbé davantage les conditions de vie difficiles d’un peuple longtemps meurtri et abandonné à son triste sort par les dirigeants actuels ! »
L’opposition a exigé des autorités politico-administratives du Sud-Kivu qu’elles prennent des mesures concrètes pour rétablir l’ordre et la sécurité dans les zones affectées.
« Le bloc de l’opposition politique et des forces sociales au Sud-Kivu exige des autorités politico-administratives de la province du Sud-Kivu que tout soit mis en œuvre pour rétablir l’ordre et la sécurité dans ces régions de la province, surtout en cette période où une partie de la province est menacée par la guerre », ont-ils insisté.
Pour l’opposition, la misère du peuple du Sud-Kivu ayant déjà atteint son paroxysme, il ne faudrait pas lui ajouter d’autres maux à ceux déjà causés par une gouvernance prédatrice, défaillante, appauvrissante et sans direction claire.
L’opposition a également lancé un appel à la société civile pour qu’elle fasse preuve de vigilance et de patriotisme en dénonçant tous les abus, en particulier ceux où des civils sont utilisés comme boucliers humains.
« La Société Civile dans sa diversité doit faire preuve de patriotisme et de vigilance, en dénonçant toutes formes d’abus et en résistant contre toute tentative d’exploitation, principalement dans les cas où les populations sont utilisées comme boucliers humains », ont ajouté les responsables de l’opposition. Ils ont salué l’engagement de l’archevêque de Bukavu et de la Conférence Episcopale Nationale du Congo (CENCO), qui ont pris des initiatives courageuses pour résoudre cette crise.
Le bloc a également insisté sur la nécessité pour le gouvernement central de mener des enquêtes indépendantes, de sanctionner les responsables et d’indemniser les victimes : « Les institutions du pays, et plus particulièrement le gouvernement central, doivent jouer pleinement leur rôle tel que voulu par notre constitution, notamment en sanctionnant avec la plus grande fermeté ces actes de barbarie à travers des enquêtes indépendantes visant à établir les responsabilités à tous les échelons », ont-ils déclaré.
« Si ces autorités ne sont pas capables de protéger le peuple selon les lois du pays, elles auront failli à leur mission régalienne et devront, de ce fait, céder la place à d’autres acteurs plus compétents et soucieux du bien-être des Congolais ».
Enfin, l’opposition a demandé à la population de soutenir leur combat pour un véritable État de droit.
« A la population de soutenir le combat du bloc de l’opposition politique et des forces sociales au Sud-Kivu, un combat visant à promouvoir le bien-être des Congolais à travers le respect des lois et des principes fondamentaux de notre République, acquis au prix du sang et de grands sacrifices », ont-ils conclu.
« La population de Katana, Kavumu, Miti, Bukavu et du Sud-Kivu en général peut compter sur l’engagement inébranlable du bloc de l’opposition politique et des forces sociales du Sud-Kivu pour porter haut sa voix et militer pour l’établissement d’un véritable État de droit ».
Edith Kazamwali