Intervenons-nous

    Le groupe d’experts de l’ONU a publié un nouveau rapport sur la République démocratique du Congo. Dans ce document, on y apprend des nouvelles informations autour du financement du groupe armé Twirwaneho, composé des membres de la Communauté Banyamulenge au sud du Sud-Kivu.

    Le Groupe d’experts dit avoir établi que le groupe armé Twirwaneho recevait un soutien financier et matériel par l’intermédiaire d’une société mutuelle banyamulenge appelée « Shikama », basée à Uvira. Les Twirwaneho ont également continué à imposer des taxes illégales dans les zones qu’ils contrôlaient.

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    « Les taxes illégales imposées aux membres de la communauté Banyamulenge vivant dans les zones contrôlées par les Twirwaneho ont continué d’être une source importante de financement pour le groupe armé. Ainsi, quelque 1.360 membres du personnel scolaire de Minembwe ont été contraints de payer une contribution de 5.000 francs congolais par mois, soit un total de 2.517 dollars par mois. Les taxes étaient collectées par un enseignant et remises directement à Welcome Ndakize Kamasa, le Coordonnateur des Twirwaneho. Par ailleurs, les civils incapables de faire les patrouilles obligatoires devaient payer une amende de 5.000 francs congolais »

    Financement par Shikama Uvira

    Le Groupe d’experts de l’ONU dit aussi avoir examiné deux documents montrant que la société Shikama Uvira avait financé des articles et des services, comme de la « nourriture », des « médicaments » et des « hôpitaux », destinés à des zones des Hauts Plateaux (Minembwe, Rurambo, Bwegera, Bikobogobo et la forêt de Muchohagati-Bijabo), où les chefs des Twirwaneho étaient basés.

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    « D’après plusieurs sources, certains articles et services mentionnés dans les deux documents étaient en fait des mots codés désignant des articles militaires ou à double usage destinés aux Twirwaneho, dans le but d’éviter qu’ils ne soient détectés par les services de police nationaux. Les transferts susmentionnés se sont élevés à 104 412 dollars de janvier à novembre 2023. Interrogée par le Groupe d’experts, Shikama Uvira a démenti cette allégation La société Shikama Uvira a indiqué qu’elle n’avait pas de budget ordinaire, mais qu’elle avait recours à des contributions externes, comme l’ont confirmé plusieurs sources. L’argent liquide était transporté à la main de Bujumbura, au Burundi, à Uvira, de l’autre côté de la frontière. D’autres fonds étaient transférés au moyen de services internationaux d’envoi de fonds et d’argent mobile », révèle le groupe d’Experts de l’ONU.

    L’analyse des mots de code contenus dans les deux documents a révélé que, de janvier à novembre 2023, Shikama Uvira a distribué 31. 981 dollars (31 % du montant total) pour la fourniture d’armes et de matériel, d’uniformes militaires, d’outils de renseignement et de communication aux Twirwaneho ; 29.350 dollars (28 %) pour des soins de santé et des fournitures destinés à la population et aux Twirwaneho, et 43.081 dollars (41 %) au titre de l’assistance humanitaire pour les Hauts Plateaux.

    Jean-Luc M.

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