Intervenons-nous

    Le Bureau de Coordination de la Société Civile du Sud-Kivu dénonce les incidents meurtriers qui ont eu lieu le 5 et 6 juillet 2024 dans le groupement de Kamanyola (Kashenyi), territoire de Walungu en province du Sud-Kivu. Des incidents ayant impliqué le Conseil Local de la Jeunesse qui voulait le départ de la Présidente de la Société Civile locale. Dans une note de dénonciation, la Société Civile se dit « solidaire » à Joséphine Mugoto et dénonce des actes qui veulent attenter à sa vie.

    Le Bureau de Coordination de la Société Civile du Sud-Kivu dit avoir suivi avec beaucoup d’étonnement et de regret les incidents qui ont eu lieu le 5 et 6 juillet 2024 dans le groupement de Kamanyola (Kashenyi).

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    Ces incidents sont l’œuvre d’une part, du Conseil Local de la Jeunesse de Kamanyola, (CCJKA) qui avait adressé une lettre au Chef de groupement de Kamanyola avec comme objet « information sur l’organisation d’une marche pacifique » en précisant que l’itinéraire irait de la frontière jusqu’à l’hôpital Saint Joseph de Kamanyola et d’autres parts des éléments armés non autrement identifiés qui se sont mêlés dans ces manifestations. 

    Le mobile de la marche était triple. D’abord la réaction aux propos contenus dans un audio qualifiés d’injurieux et d’incitation à la haine tribale à charge de madame Joséphine Mugoto, la Présidente de la Société civile sous noyau de Kamanyola, ensuite d’exiger sa démission et enfin obtenir son expulsion définitive de Kamanyola. 

    « D’après les informations à notre possession et après avoir écouté l’audio en soi, nous avons conclu à un acharnement contre la Société civile force vives dans son ensemble car jusqu’à présent les membres de la Société civile reçoivent des messages de menace de mort et de les faire fuir de Kamanyola. En fait l’audio en soi n’a pas été diffusé publiquement par la Présidente Joséphine Mugoto mais par une tierce personne probablement téléguidée par les ennemis de la cohésion sociale en vue de servir de levier au trouble de l’ordre public du vendredi passé. Les organisateurs de la marche qualifient à tort Joséphine Mugoto d’une présidente auto proclamée pendant qu’elle a été élue en bonne et due forme comme Présidente de la société civile sous noyau de Kamanyola lors d’une Assemblée générale présidée Monsieur le Président de la Société civile noyau territorial de Walungu, en la personne de Christian Ziganira, il y a plus d’un an », dit le document signé par Me Néné Bintu Iragi, la Présidente du Bureau de Coordination de la Société Civile.

    Pour la Société Civile, le Gouvernement congolais et la Société civile ainsi que toute personne avisée connaissent et décrivent les velléités expansionnistes du Rwanda envers la RDC et le fait que ce pays agresseur cherche à tout prix à occuper la RDC par toute voie possible. Ceci soit par les armes, soit par l’achat des terres par personne interposée, dans les sites riverains du Lac Kivu et de la Rivière Ruzizi, du Nord au Sud de la province et Kamanyola n’en fait pas exception.

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    « Les incidents de la marche du 5 juillet 2024 ont mal tourné. Le Bureau de Coordination de la Société civile déplore la mort par balle du fils de Monsieur Buhendwa connu sous le nom de «peau rouge », laissant une veuve et 7 orphelins. La balle a été tirée vers 1 heure du matin car la marche dite pacifique a débuté nuitamment plutôt que prévue pour les mobiles que seuls les organisateurs connaissent. Le meurtrier est un élément de la Police Nationale Congolaise non autrement identifié. Paix à l’âme du disparu et condoléance à toute sa famille ».

    Le Bureau de Coordination de la Société civile du Sud-Kivu déplore également les agissements de certains manifestants qui sont arrivés nuitamment au domicile de madame Joséphine Mugoto voulant porter atteinte à sa vie.

    « Elle a eu la vie sauve grâce à certains jeunes qui lui ont fait part du danger imminent au point qu’en fouillant, elle n’a même pas eu le temps d’amener ses 5 enfants qui étaient portés disparus. Grâce à la vigilance des bons citoyens, trois d’entre eux ont été retrouvés le samedi 6 juillet 2024 et les deux autres au courant de la journée de ce 8 juillet 2024. Nos sources renseignent également que madame Joséphine paierait de sa vie par le fait qu’elle ait dénoncé précédemment l’opacité dans la gestion des recettes générées par les tracteurs et tricycles octroyés par le PNUD aux structures étatiques de Kamanyola qui interagissent avec le Comité Local de Développement, une structure qui serait proche des organisateurs de la marche », révèle la Société Civile du Sud-Kivu.

    Le Bureau de Coordination de la Société civile marque sa solidarité envers Joséphine Mugoto ainsi que toute la population de Kamanyola terrifiée par ces événements macabres.

    « Les organisateurs devraient revoir leur manière de revendiquer ou de dénoncer au risque de porter la responsabilité des faits passés et autres qui pourraient survenir par la suite car certains d’entre eux ne cessent de proférer des menaces de mort contre les acteurs de la Société civile Forces Vives. Ces derniers ne doivent pas également se venger car cela ne ferait qu’aggraver le cycle de la violence. Le Bureau de Coordination de la Société civile fustige et décourage tout discours de haine et en appelle à la cohésion sociale entre le conseil local de la jeunesse, les structures de la société civile et les services étatiques. Il encourage les autorités politico-administratives et judiciaires qui nous lisent en copie de procéder à des enquêtes sérieuses à propos de ces incidents afin qu’ils ne se répètent plus à l’avenir », dit Néné Bintu.

    Il condamne l’usage disproportionné de l’arme qui a causé mort d’hommes, le changement d’heure et d’itinéraire de la marche, la tentative de meurtre contre Madame Joséphine Mugoto, l’enlèvement de ses enfants, la destruction méchante et le vol intervenu à son domicile ainsi que le non-respect dû au cadavre de la victime qui a été jeté devant la maison de Madame Joséphine.

    Pour la Société Civile du Sud-Kivu, il y a lieu de noter également l’insuffisance de proactivité du Chef de groupement de Kamanyola en rapport avec ces incidents qui auraient pu être évités.

    « La Société civile est prête à organiser un dialogue communautaire entre parties prenantes au conflit afin que le pardon, la cohésion sociale et l’amour caractérisent tous les habitants de Kamanyola en insistant sur le fait que les étrangers légalement établis sur le territoire congolais jouissent de la protection et de tous les autres droits reconnus aux étrangers en RDC. Le mot étranger n’est pas une insulte ! Les manifestants ne sont pas les porte-paroles des étrangers établis à Kamanyola sauf preuve contraire. Le Bureau de Coordination met en garde toutes les personnes mal intentionnées, politiciens se trouvant à Bukavu et à Kinshasa qui instrumentalisent une partie de la jeunesse de Kamanyola pour des motifs inavoués ».

    Enfin, le Bureau de Coordination de la Société civile appelle toute la population de Kamanyola au calme et à la vigilance ainsi qu’à l’amour de la patrie afin de ne pas ouvrir un boulevard aux ennemis de la nation en cette période où la partie Est de la RDC fait face à une guerre sanglante.

    « Aux services de sécurité de s’impliquer dans la protection de tous les citoyens, spécialement des Défenseurs de droits humains, journalistes, acteurs de la société civile en cette période cruciale. Il remercie le gouvernement provincial du Sud Kivu et la Chefferie de Ngweshe d’avoir respectivement dépêché à Kamanyola le ministre provincial de l’intérieur et sécurité et une délégation de la Chefferie pour calmer la tension qui était vive Travaillons tous pour la paix et la cohabitation pacifique car la violence et la haine sont des antivaleurs à combattre dans une société civilisée et cosmopolite. Étrangers et nationaux, tout le monde a droit à la paix et à la vie ».

    Edith Kazamwali

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