Intervenons-nous

L’Association des Femmes des Médias (AFEM) vient de rendre public un rapport alarmant sur les cas des Violences Sexuelles et Basées sur le Genre (VSBG) au Sud-Kivu. Il s’agit essentiellement des cas d’accusation de sorcellerie, ainsi que des cas de violences sexuelles, domestiques, des cas de vol et pillage des biens des paisibles citoyens, enlèvements, ainsi que des tueries (437 au total) enregistrés au cours de la période allant de juillet 2022 à avril 2023.

Au Sud-Kivu, 19 cas des violences sexuelles, dont 9 cas sur mineurs ont été documentés par AFEM. Dans ce feuillet d’information et de dénonciation publié par cette organisation de défense des droits des femmes, on signale que ces cas de violences sexuelles ont été documentés sur 6 sites, notamment, Walungu, Uvira, Bukavu, Kalehe (Minova) et Sange (en territoire d’Uvira).

Dans ce feuillet, le groupement de Sange vient en tête avec 6 cas des viols des femmes et des jeunes filles, par des hommes en uniformes non autrement identifiés.

La ville de Bukavu vient en deuxième position avec 5 cas, alors que 4 cas ont été documentés à Luvungi toujours dans le territoire d’Uvira. La cité de Minova en territoire de Kalehe et le groupement de Nyangezi en territoire de Walungu viennent en 4ème  position avec chacun 2 cas.

«En date du 20 février 2023 une jeune femme a été violée successivement par 3 hommes au niveau de Sange quand elle exerçait des travaux champêtres dans le groupement de Bafuliru » regrette AFEM.

L’organisation note qu’au-delà de ces cas des violences sexuelles, 275 cas des violations des droits humains ont été répertoriés depuis le début de l’année en cours.

Parmi eux, AFEM note 140 cas de violences domestiques qui ont été documentés dont 32 à Minova, 22 à Bukavu, 17 à Luvungi, 11 à Nyangezi, 7 à Walungu , 5 cas à Sange, 5 à Minova et 5 à Nyangezi.

« Parmi ces cas il y a 25 femmes battues. Exemple : au mois de février dernier Une femme à terme a été grièvement blessée par son mari, cette dernière a eu la vie sauve grâce à l’intervention de ses voisins qui l’ont acheminée dans une structure sanitaire de Bideka pour une prise en charge médicale » dénonce l’organisation.

Le feuillet renseigne que depuis le début de l’année 2023, AFEM a documenté 105 cas d’accusation de sorcellerie, dont 15 femmes tuées. Ici aussi, la ville d’Uvira vient en tête avec 6 femmes tuées, 3 femmes à Kalonge, 2 femmes tuées à Minova et 2 autres à Luvungi.

« De ces cas l’on note 91 femmes chassées de leurs villages et leurs cases détruites » fait savoir AFEM, qui note qu’en date du 7 mars 2023, 2 femmes ont été brulées vives à Burhale par les jeunes en colère. Dans le même ordre d’idée, l’organisation indique qu’une femme de troisième âge a été assassinée dans le groupement d’Itara en date du 6 avril 2023.

Des recommandations

Pour mettre fin à cette situation, AFEM formule plusieurs recommandations aux autorités politico administratives et judiciaires. C’est notamment la promulgation de l’édit portant interdiction de la justice populaire, l’organisation des audiences foraines afin de punir les auteurs des accusations sorcières et d’autres actes criminels, ainsi que la fermeture des chambres de prière et maisons d’invocation qui versent dans les dérives liées aux accusations de sorcellerie.

L’organisation recommande également aux autorités politico administratives et judiciaires de prendre des mesures de protection pour les victimes des accusations sorcières mais aussi d’enquêter, identifier et arrêter les présumés auteurs des enlèvements liés aux accusations de sorcellerie.

Aux services de sécurité, AFEM recommande d’éradiquer les groupes armés en vue de restaurer la paix et la sécurité dans la province du Sud-Kivu. Et aux autorités coutumières, d’adapter les normes coutumières rétrogrades aux lois qui promeuvent les droits des femmes.

AFEM recommande aussi aux ONG de dénoncer tout cas de violences sexuelles dont sont victimes les femmes  dans différents domaines pour accroitre leur participation à la gestion de la chose publique. A la Société Civile, de sensibiliser les groupes armés locaux à adhérer au Programme de Désarmement, Démobilisation, Relèvement Communautaire et Stabilisation (P-DDRCS).

Hilaire Murhula

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